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mercredi 25 décembre
Le congrès de Tours -1920- La scission et ses conséquences

Pour des raisons faciles à comprendre la guerre avait entraîné une chute des adhérents : de 68 503 au moment du congrès de Brest, ils étaient tombés à moins de 30 000 en 1918. Mais assez rapidement les effectifs gonflent et les structures se remettent à fonctionner. En février 1920 st tiennent le congrès de Strasbourg et le congrès fédéral de Quimper : les effectifs nationaux sont de 133 327 adhérents et les départementaux de 1 500 environ.

Les adhérents finistériens sont amenés à se prononcer à Quimper sur 2 motions en présence : celle de Loriot qui est favorable à l'adhésion à la 3eme internationale, l'internationale communiste créée par Lénine en mars 1919, et celle de P. Faure qui souhaite la reconstruction d'une nouvelle internationale unifiée. Faure l'emporte par 99 mandats contre 93.
Or le congrès national à Strasbourg donne un rapport de forces différent : Faure l'emporte haut la main par 3 031 mandats contre 1 621 à Loriot, et 327 d'une motion st battant pour le maintien à la 2eme internationale. C'est dire que dans la fédération du Finistère la force de ceux que l'on allait appeler "les communistes" est réelle.
Malgré quelques convergences et luttes unitaires pour soutenir par exemple, le maire socialiste de Brest, L. Nardon révoqué le 16 février 1920 pour un an pour avoir interdit une manifestation de l'union nationale des combattants ; les positions vont se cristalliser et se radicaliser : d'un côté les partisans sans concession à l'adhésion à la 3eme international, de l'autre les partisans de la reconstruction de la 2eme. Masson et Goude acceptaient la 3eme mais sans les 21 conditions draconiennes définies au congrès fédéral du 11 décembre 1920. Ils vont se retrouver minoritaires ; la motion Longuet-P.Faure n'ayant obtenu que 78 mandats contre 196 à la motion Cachin-Frossard ; A Tours le rapport est le suivant : en gros 1/3 pour "garder la vieille maison socialiste" et 2/3 pour le nouveau parti. Les communistes nettement majoritaires dans le département refusent à la minorité des places au comité fédéral Ils ne contrôlent toutefois pas le journal, à la différence de ce qui se passe pour "l'Humanité", "le Cri du peuple" reste, en effet aux mains des socialistes, il était la propriété, non de la fédération, mais de l'imprimerie populaire de Brest dont les socialistes brestois possédaient la majorité des actions.
Grâce à cet outil, aux siéges électifs (dont Brest), à l'action de Goude et de Masson qui se "partagent" le département et mènent une action propagande, les socialistes non seulement résistent mais regagnent du terrain ; de nouvelles sections sont créées. Avant la scission la SFIO comptait 1500 membres, près de la moitié en fait vont y rester. Au congrès de Morlaix, en novembre 1921, on compte 46 sections et 1 160 ; en 1923 : 1319.
Les conséquences de la scission ont donc été assez rapidement effacées sur le plan qualitatif : elle jouèrent par contre de façon plus durable, sur d'autres plans ; en particulier celui de l'implantation du socialisme dans le département. La SFIO, débordée, concurrencée sur sa gauche offre désormais une image plus modérée, plus acceptable, ceci est de nature à favoriser une meilleure implantation dans certains secteurs jusqu'ici plutôt réticents, les campagnes par exemple. Mais la concurrence communiste joue à plein ; elle se fait surtout sentir dans les communes maritimes du sud (Douarnenez, Le Guilvinec par exemple) : on constate que les communistes s'imposent particulièrement là où, avant la scission, la SFIO l'emportait sur les radicaux ; c'était justement le cas de ces communes maritimes.
Enfin s'affirme l'incontestable prépondérance de la région brestoise sur l'ensemble de la fédération, qui se traduit par exemple par l'installation du Bureau fédéral à Brest.
La situation de la SFIO est donc rétablie, pour l'essentiel en 1924. Mais bientôt les querelles internes, "l'affaire Goude" pour l'essentiel, où il est toujours difficile de démêler la part des individus, des tempéraments et celle des divergences politiques, vont paralyser et affaiblir le parti, surtout dans la région brestoise




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