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mercredi 25 décembre
Le temps passe comme l’ombre

Dans « Le temps passe comme l’ombre », écrit pendant le premier confinement, Gilbert le Bris revient sur les événements marquants de sa vie familiale et politique.

Cap Finistère : À qui as-tu pensé en écrivant ce livre ?

Gilbert Le Bris : J’ai d’abord voulu rendre hommage aux membres de ma famille qui m’ont permis d’accomplir mes mandats mais qui n’étaient pas toujours au courant de ce que j’avais pu faire. Je m’en suis rendu compte en écoutant les questions que pouvaient me poser mes fils. On ne gagne jamais seul et j’ai aussi pensé à toutes celles et tous ceux qui m’ont accompagné au PS depuis 1974, en particulier à mon mentor Louis Le Pensec, qui a rédigé la préface.

Cap Finistère : On sent que le mandat de maire est celui qui t’a le plus passionné.

Gilbert Le Bris : Peut-être parce qu’il est le premier que j’ai gagné par moi-même. Et puis, pour moi, le petit gars de la ville close, c’est quelque chose de devenir le maire de sa ville. Lorsqu’on est maire, on a la capacité d’agir directement sur la vie quotidienne de nos concitoyens et on peut voir rapidement la concrétisation des décisions qu’on prend. J’ai coutume de dire que ce sont les autres qui font l’agenda du maire, qui doit être réactif aux événements, aux accidents, voire aux catastrophes naturelles tandis que, lorsqu’on est député, on organise soi- même son agenda en choisissant, plus ou moins, les dossiers dans lesquels on veut s’impliquer.

Cap Finistère : Pourquoi les Municipales ne sont jamais simples à Concarneau ? Gilbert Le Bris : C’est vrai qu’ici, les élections municipales se jouent toujours sur le fil du rasoir. Concarneau, comme Douarnenez, est une ville portuaire avec une tradition syndicale bien ancrée, mais avec aussi de multiples chapelles qu’il faut réunir. J’y suis parvenu pendant un certain temps mais, plus qu’ailleurs, la division à Concarneau, est fatale à la Gauche.

Cap Finistère : Quels sont pour toi les principaux enjeux maritimes alors que la mer est omniprésente dans ce livre ? Gilbert Le Bris : Cet intérêt s’explique par mes origines familiales : du côté de ma mère, on est pêcheur, dans la ville close, depuis au moins la Révolution tandis que du côté de mon père, on sert dans la Marine nationale. Je suis parvenu à faire la synthèse de ces deux

traditions familiales. Je vois deux enjeux importants. Le premier, bien sûr, ce sont les conséquences du Brexit et l’accès aux eaux britanniques pour les pêcheurs français.

Le second, plus lointain,

concerne notre souveraineté maritime. Il ne suffit pas de s’enorgueillir de posséder le deuxième domaine maritime mondial, d’être présent sur l’ensemble des océans sans disposer des outils indispensables pour garantir cette souveraineté. Il faut toujours que les parlementaires soient vigilants pour que nous disposions de B2M (Bâtiments multi- mission) mais aussi aux BSAH (Bâtiments de soutien et d’assistance hauturières).

Cap Finistère : Pourquoi le chapitre

que tu consacres à ta présidence de la délégation parlementaire française à l’OTAN est le plus long ?

Gilbert Le Bris : J’ai beaucoup apprécié cette mission et l’atmosphère qui régnait au sein de la délégation. Je pense que l’OTAN a encore un rôle important à jouer mais qu’elle doit évoluer. J’ai défendu l’idée de créer un pilier européen de l’OTAN qui aurait été la base d’une défense européenne, à mes yeux, indispensable. Mais je me suis heurté aux anciens pays de l’Est qui, trop souvent, restent très attachés aux États-Unis. J’ai aussi plaidé pour une clarification de la position de la Turquie qui ne peut, à la fois, être dans l’OTAN et acheter du matériel russe ou chinois.

Cap Finistère : Et maintenant, quel rôle entends-tu jouer ?

Gilbert Le Bris : Je ne suis secrétaire de section que par intérim, après les soubresauts qui ont secoué la section à l’occasion des Municipales. J’ai passé le cap de la politique active mais j’essaye d’entretenir la flamme. Dans une période comme celle que nous traversons, il faut des forces fiables. Le PS, c’est une histoire, un patrimoine, des avancées sociales importantes et il faut se battre pour les préserver tout en sachant évoluer. Les recettes d’il y a 50 ans ne sont plus opérantes et il faut en inventer de nouvelles.

 

 

             « Le temps passe comme l’ombre »

(éditions du Palémon) est disponible dans les librairies de Concarneau et de Quimperlé ou peut être commandé à glebris@hotmail.fr - 02 98 94 62 44 (20 euros).

 

Article publié dans le Cap Finistère n°1336 du 18 décembre 2020




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