Le vote de la honte
Le 30 janvier, des députés LREM ont voté contre une proposition de loi qui visait à faire passer le congé pour le deuil d’un enfant de 5 à 12 jours.
Sur les 8 député-es que compte le Finistère, deux, Graziella Melchior et Jean-Charles Larsonneur, ont participé à ce vote. Suivant aveuglement les consignes de vote de la ministre du travail, ils ont voté contre cet amendement.
Le rejet de cette disposition a, à juste titre, particulièrement choqué l’opinion publique : comment en effet mettre sur le même plan d’hypothétiques difficultés financières pour des entreprises et la douleur de parents qui viennent de perdre un enfant ? Car c’est bien l’argument idéologique selon lequel des entreprises n’auraient pas à supporter le coût de ces congés qui a motivé le rejet de l’amendement.
En 2017, les candidats En Marche nous ont fait croire qu’ils seraient des députés uniquement motivés par l’intérêt général, qu’ils voteraient les textes en fonction de leurs convictions et non selon la couleur politique de leurs auteurs ou les consignes de vote données par les ministres. A mi-mandat, chacun peut constater qu’il n’en est rien et que sur une question aussi douloureuse que le deuil de parents, c’est la logique partisane qui l’emporte.
Aucune explication ne peut justifier cette faute que les deux parlementaires n’assument même pas publiquement. Et l’argument qui consiste à expliquer que cette proposition a été rejetée pour en présenter une nouvelle, encore plus favorable aux parents endeuillés, est tout simplement pathétique.
Brest le 4 février 2020