La guerre en Ukraine s’installe dans la durée et déjà, la mobilisation en faveur du peuple ukrainien commence à s’affaiblir. Les bombardements, les exactions, les crimes de guerre se poursuivent dans une relative indifférence. La propagande du Kremlin est complaisamment relayée par une partie de l’extrême-droite, cherchant à créer la confusion et, à minima, faire croire que les torts seraient partagés : non, une attaque contre un pont ne peut pas être comparée à des bombardements sur une ville.
Et pourtant, c’est bien l’avenir de la démocratie en Europe, et dans le monde qui se joue sur la ligne de front où les Ukrainiens défendent leur pays contre une invasion.
C’est la raison pour laquelle les député-es socialistes ont déposé une résolution « affirmant le soutien de l’Assemblée nationale à l’Ukraine pour le recouvrement de sa pleine souveraineté dans ses frontières internationalement reconnues, invitant au renforcement des sanctions à l’égard de la Fédération de Russie et à l’investigation de tous les crimes commis par les forces d’occupation russes, et appelant au rapatriement de toutes les populations ukrainiennes déportées de force en Russie. »
L’agression de l’Ukraine par l’armée russe n’a pas été décidée sur un coup de tête. Voilà 10 ans que la fédération de Russie occupe une partie de l’Ukraine et tente de déstabiliser son régime. Avant même le 24 février 2022, le conflit larvé entre les deux pays avait déjà fait 16 000 victimes ukrainiennes. Aujourd’hui, 6,6 millions d’Ukrainiens sont réfugiés en Europe et 7,1 millions sont déplacés en Ukraine.
Les preuves de crimes de guerre, d’exécutions, de viols, ou d’actes de barbarie se multiplient à mesure que l’armée ukrainienne reprend des territoires occupés par l’armée russe ou par des groupes paramilitaires.
« L’idée même de civilisation européenne est en jeu en Ukraine, attaquée parce que libre et démocratique » rappellent les député-es socialistes. « Derrière l’Ukraine, ce sont les principes fondateurs de l’Europe et de l’Union européenne elle-même qui sont attaqués . Et comme la guerre de la Russie contre l’Ukraine avait commencé avant le 24 février, l’entreprise de déstabilisation de l’Union européenne remonte à loin également. »
L’Ukraine est l’avant-garde des pays qui assurent aujourd’hui la sécurité européenne. C’est pour cette raison que nous devons lui donner la perspective de rejoindre l’UE. L’aide militaire et financière doit être renforcée. Jusqu’à présent, ce sont surtout les Etats-Unis qui fournissent le plus d’armes et des munitions et l’Union européenne ainsi que les Etats-membres doivent accentuer leur aide.
Ils doivent aussi rester unis sur les buts de guerre et défendre une ligne très claire de respect de la souveraineté nationale de l’Ukraine et le retour aux frontières internationales de 1991. « Les référendums Potemkine n’y changeront rien. Le Dombass, c’est l’Ukraine. La Crimée c’est l’Ukraine » rappellent avec force les député-es socialistes. Il n’y a donc pas d’autres option que le retrait immédiat et sans condition de toutes les troupes russes de l’Ukraine à l’intérieur des frontières reconnues au niveau international.
Article publié dans le Cap Finistère n°1409 du 21 octobre 2022
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