Les chantiers du PS
L’unité de la gauche n’est pas une option, c’est une absolue nécessité face à la montée des populismes, de l’urgence écologique et sociale. Olivier Faure ne s’est pas perdu en circonvolutions, le 18 janvier, lorsqu’il a présenté les voeux de la direction du Parti Socialiste à la presse, dans les nouveaux locaux du siège national à Ivry.
Les premières semaines de 2019 seront, pour le Parti Socialiste, totalement consacrées à une tâche : parvenir à créer les conditions de l’union des forces de gauche et écologistes pour présenter une liste commune aux élections européennes. Chacun doit mettre son ego de côté et faire prévaloir l’intérêt général. Car sans accord, on sait déjà ce qui se passera le 26 mai à 20 h 00, a prévenu Olivier Faure : à l’issue de ce scrutin à un seul tour, les Français verront sur leurs écrans apparaître des barres ou des diagrammes. Le plus gros sera celui de l’Extrême-droite qui arrivera en tête et qui risque, pour la première fois, de dépasser les 30 % et qui se posera comme la seule opposition crédible au pouvoir macronien. Viendra ensuite celui de la République en marche, certes affaiblie, mais qui se posera comme le rempart au populisme.
Depuis son élection, la stratégie d’Emmanuel Macron consiste précisément à faire croire qu’entre lui et les extrêmes, il n’y a rien. Et après, la France insoumise et les Républicains, il y aura une myriade de petites taches de couleurs qui représenteront les résultats des six ou sept listes de la gauche ou des écologistes qui n’auront pas réussi à s’entendre alors qu’elles partagent les mêmes objectifs pour une Europe plus démocratique, plus sociale, plus écologique.
Et si les intentions de vote en faveur du parti présidentiel restent si élevées c’est justement parce que que la gauche est éparpillée, façon puzzle.
Le Parti Socialiste reste une force politique sur laquelle il faut compter : « Nous disposons d’un réseau de plus de 3 000 sections réparties sur l’ensemble du territoire, nos élu.es sont à la tête d’un tiers des départements, de cinq régions, de 20 grandes villes et de près de 200 villes de plus de 10 000 habitants », a rappelé le Premier secrétaire. Ce sont ces forces vives qui sont invitées à se retrouver le 2 février pour la journée des secrétaires de sections à Paris.
À cette occasion, le Premier secrétaire national fera le point sur la campagne lancée par les parlementaires socialistes pour organiser un référendum d’initiative partagée sur le rétablissement de l’ISF. Il faut que 185 parlementaires approuvent cette démarche. Au moment où la direction du PS présentait ses voeux à la presse, il ne manquait plus que 29 signatures. Alors que les retours des premières réunions du « Grand débat » montrent que le rétablissement de cet impôt est plébiscité par les Français, il serait inconcevable qu’une consultation ne puisse pas être organisée sur ce sujet.
Article publié dans le Cap Finistère n°1255 du 25 janvier 2019