Accueil > Actualités de la fédération > articles cap Finistère > articles
LES BLOGS
SOCIALISTES
Tous les blogs
RECHERCHE
mercredi 25 décembre
Les infiltrés : à lire avant de voter

Avant que Maël De Callan, représentant le cabinet McKinsey, ne présente, lors d’une réunion avec les directeurs d’ARS la stratégie vaccinale du gouvernement, le grand public ignorait presque tout du rôle joué par les cabinets privés dans la définition des politiques publiques. C’est ce que révèlent Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre dans « les infiltrés » (Éditions Allary) page 18.

Dans ce livre les deux auteurs reviennent sur un phénomène qui n’a pas commencé avec le quinquennat d’Emmanuel Macron, mais qui a clairement explosé depuis 5 ans, au point que le Sénat a monté une commission d’enquête sur ce sujet et que la presse vient de révéler que le cabinet McKinsey ne pait pas d’impôt en France.
Au sein du premier cercle des macronistes, dès 2016, se trouvaient plusieurs représentants de cabinets de conseils. Ils intervenaient évidement dans la campagne de manière totalement bénévole et désintéressée. Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre reviennent d’ailleurs sur cette idée de « générosité » en expliquant comment les cabinets ont détourné la notion de pro bono. Cette locution vient de « pro bono publico » qui signifie « pour le bien public ».

Le « pro bono » permet aux professions juridiques de travailler gratuitement pour des justiciables dans le besoin. « Une forme de prestation gratuite dont ont usé certains cabinets au début de la pandémie de Covid - de McKingnsey, intervenu auprès du gouvernement huit mois avant qu’un contrat ne sort signé officiellement, à Roland Berger qui a proposé sa charitable assistance à Bercy , en passant par Capgemini, qui s’est mobilisé pour les hôpitaux de Paris » . Le pro bono est devenu l’une des armes et des techniques marketing préférée des cabinets de conseil pour infléchir les derniers directeurs de cabinets, de services centraux ou ministres qui souhaiteraient encore les ignorer ».

Une fois entrés dans les ministères, il devient difficile de se passer des cabinets privés, qui, de leur côté, font tout pour se rendre indispensables.

Ce livre retrace l’histoire des relations troubles entre l’Etat et ces cabinets, et surtout montre que tous les ministères sont concernés, de celui de la défense à celui de la santé en passant par l’intérieur et l’éducation nationale.

Article publié dans le cap Finistère n°1387 du 25 mars 2022




Partager Publier sur twitter