Les jours heureux
Le 21 janvier, Olivier Faure a présenté les voeux du PS pour l’année 2020, mais plus généralement pour la décennie qui s’ouvre. L’occasion pour lui de rappeler les priorités des socialistes et de délivrer un message d’espoir.
« Nous n’avons aujourd’hui que deux priorités : la transition écologique face à l’urgence climatique et la lutte contre les inégalités, qui gangrènent et détruisent nos sociétés », a rappelé le Premier secrétaire national.
« Nos sociétés ont changé deux fois de monde en une décennie, avec la crise financière et ses terribles suites, et avec la prise de conscience brutale que le changement climatique aura des conséquences concrètes et dramatiques dans un avenir qui se rapproche dangereusement. La décennie qui s’ouvre doit être celle des réponses et de la mobilisation générale face aux inégalités et face à l’urgence climatique. Je veux construire ces réponses autour de deux notions clés : la fraternité et la vie digne.
La fraternité est cette valeur républicaine trop souvent délaissée qui doit nous permettre de retrouver le sens du collectif et de l’attention aux autres, de comprendre que nous partageons sur la planète le même destin, d’assumer dans la laïcité l’identité d’une France devenue plurielle et métissée, de garantir à chacun une place dans la République c’est-à dire à la fois l’égalité des droits et la sécurité. Une vie digne est une vie soutenable où chacun peut accéder au bien-être et faire le choix de son existence. Cette vie est impossible dans une planète déréglée qui met en danger notre santé, comme nos lieux de vie. Mon engagement écologiste est justifié par mon engagement humaniste de garantir à toutes et tous bien-être et qualité de vie. Une vie digne c’est aussi une société qui protège les plus faibles, qui organise les services publics, qui oeuvre à l’émancipation par l’éducation et la culture. Santé, école, logement sont les trois piliers de cette dignité et de ce bien-être qui doivent nous mobiliser.
Fraternité et dignité se rejoignent pour faire de l’humain la seule boussole de notre action. Les réponses doivent être collectives et collaboratives. Quand le Conseil national de la Résistance avait finalisé, dans la clandestinité, son programme, il avait choisi de l’intituler “ Les jours heureux ”. Il nous a légué un pacte social qui est un patrimoine essentiel de notre pays. S’il doit être réformé il doit toujours rester fidèle à cette vision des “ jours heureux ” où vibrent la fraternité et la dignité humaine retrouvées après les épreuves. Je veux vous dire que nous n’en avons pas fini avec les jours heureux !
Rien n’est écrit ! Il n’y a pas de fatalité à ce que le choix se borne à la résignation ou au chaos ! Je prends date avec vous. Plus qu’un voeu, c’est une conviction, 2020 sera l’année de l’écriture d’un nouveau chemin pour la gauche, les écologistes et les socialistes ! »
Article publié dans le Cap Finistère n°1297 du 31 janvier 2020