« Avançons ! » Tel était le mot d’ordre du Conseil national qui s’est tenu, en visioconférence, le 24 novembre.
Car, pour Olivier Faure, « nous n’avons pas de temps à perdre. Ces prochains mois revêtent une importance stratégique. Si la commission Debré n’a pas servi de diversion, nous aurons à préparer la campagne des élections régionales et départementales en juin. Cette échéance sera la dernière avant l’élection présidentielle. Elle doit confirmer les succès des Municipales.
Ces mois doivent aussi être ceux de la préparation de l’élection présidentielle et des Législatives qui suivront ».
La feuille de route présentée par le Premier secrétaire national ne vise qu’un seul but : que les socialistes soient prêts à aborder ces échéances.
« Notre pays a besoin de retrouver une boussole. Notre pays a besoin de retrouver des repères. »
« Pour un big-bang de la gauche et de l’écologie. »
Pour Olivier Faure, l’enjeu de la prochaine Présidentielle est simple : « en finir avec le bricolage libéral- autoritaire. En redonnant sens à l’action collective. En offrant une vision. En redéfinissant le progrès et en ouvrant un chemin à la République sociale, écologique, démocratique et égalitaire, donc féministe ».
Pour y parvenir le Premier secrétaire national demande aux socialistes de « créer les conditions d’un big-bang de la gauche et de l’écologie au cours de l’année 2021 ».
« Le cycle entamé il y a cinquante ans à Épinay est achevé. Il faut en ouvrir un nouveau, forcément différent, mais que nous rendrons aussi prometteur. »
« Tout doit être débattu. Sans tabous. »
La première étape doit donc être l’affirmation de l’identité socialiste. Les mois qui nous conduiront à l’été 2021 seront consacrés à l’écriture de notre projet.
« Pour chacun des grands enjeux à traiter, nous mobiliserons le parti, ses fédérations et ses militants pour alimenter notre réflexion ; nous constituerons une équipe nationale pour conduire ces travaux en associant les fédérations, les secrétaires nationaux, les groupes parlementaires, les réseaux d’élus locaux. À l’issue de chaque publication, des camarades seront désignés pour aller porter nos idées dans les territoires, dans les débats de la gauche et dans les médias. Ce sera aussi l’occasion de faire émerger de nouveaux visages socialistes.
Nous devons être prêts
Le temps est venu de tout remettre à plat. Notre organisation, notre fonctionnement et, pourquoi pas, notre nom. Tout doit être débattu. Sans tabous. Il faut faire entrer de l’air frais. Vivre sans totems. Et ouvrir un nouveau cycle.
Mais nous ne pouvons prétendre résumer à nous seuls le bloc social et écologique. C’est pourquoi je souhaite que notre projet soit la base à partir de laquelle nous entrerons en négociation, avec celles et ceux qui le souhaitent. Nous ne demanderons à personne de se renier. Chacun viendra avec sa propre identité et ses priorités. Aucune
organisation politique n’est aujourd’hui en mesure d’exiger des autres qu’elle se plie à sa volonté et se range derrière son candidat. À chacun de modifier ses habitudes ou de ne pas en adopter de mauvaises.
En finir avec le bricolage libéral-autoritaire
Ce que je propose, c’est un contrat de coalition. Un contrat de coalition, c’est la reconnaissance de l’apport de chacun et c’est l’écriture d’un projet qui lie des partenaires sur cinq ans. Cela suppose un travail sérieux qui ne se limite pas à une addition de slogans et une multiplication de revendications que l’on sait ne jamais pouvoir tenir. C’est un contrat de gouvernement exigeant qui donne la crédibilité d’une démarche. Ce n’est pas le travail d’une nuit de bonnes résolutions. C’est une confrontation entre idées parfois contradictoires et priorités rivales, c’est la recherche de scenarii qui nous engagent devant les Français et permettent la transformation sociale et écologique.
Il est vraisemblable que nous ne nous mettrons pas d’accord sur tous les sujets. Il pourra demeurer des divergences : sur les mesures, sur les priorités, sur leur financement... Que sais-je ? Eh bien, je suggère que ce soient les Français qui tranchent. Que nous organisions une forme de Primaire des idées sur les sujets qui nous distinguent ou nous opposent. »
Alors que se multiplient les déclarations de candidatures, cette initiative n’est-elle pas déjà vouée à l’échec ? « Le moment n’est pas à l’intériorisation des handicaps, mais au contraire à la création d’une dynamique qui dynamite les calculs perdants », estime Olivier Faure.
« Les vérités de 2020 ne seront pas celles de 2021. Les rapports entre les forces politiques ne seront pas les mêmes avant et après les élections régionales et départementales. »
Article publié dans le Cap Finistère n°1334 du 4 décembre 2020
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