Le 20 juin, les électrices et les électeurs devront répondre à une question simple pour les Départementales : quels sont les candidats les plus à même de mettre en œuvre les politiques de solidarités les plus justes au service des Finistériennes et des Finistériens, rappelle Marc Labbey, chef de file des candidates et candidats Finistère et Solidaires.
Cap Finistère : Comment peut-on résumer le programme que tu as présenté vendredi ?
Marc Labbey : Il s’articule autour de douze axes et se décline en 87 propositions. Le cœur de notre projet, c’est la solidarité, qui constitue, si j’ose dire, notre marque de fabrique. C’est la volonté de donner à chacun, et en particulier aux plus fragiles, la possibilité de mener leur projet de vie et d’accéder à leurs droits. Il faut, par conséquent, imaginer des dispositifs adaptés à chaque situation.
Nous voulons, dans le prochain mandat, associer encore plus les usagers à la définition et au déploiement des politiques publiques. Nous le faisons déjà pour les évaluations des schémas départementaux mais nous voulons aller plus loin et construire ensemble, avec les associations et les usagers, afin d’être encore plus pertinents dans les dispositifs que nous mettons en œuvre.
« Ce n’est pas grave de vieillir, au contraire. Mais nous devons apporter des réponses adaptées à chaque situation »
Cap Finistère : Les réponses au défi du vieillissement occupent une place importante dans ce projet.
Marc Labbey : Nous devons bien sûr tenir compte de l’évolution démographique. Ce n’est pas grave de vieillir, au contraire. Mais nous devons apporter des réponses adaptées à chaque situation et trouver le bon moment pour prendre les bonnes décisions afin que les personnes âgées ne soient plus obligées de choisir entre le maintien à domicile et l’EHPAD. Il faut anticiper, proposer des solutions
alternatives mais aussi réfléchir à ce que devraient être les EHPAD dans les prochaines années.
Le Département est aux avant-postes mais il ne décide pas tout seul, notamment pour le financement du cinquième risque. Il faudra bien poser ce débat et répondre à la question qui paye ? La solidarité nationale ? La solidarité familiale ? Un mix des deux ? Ou autre chose ?
La silver économie peut être créatrice d’emplois. À condition d’améliorer les conditions de travail et de revaloriser les salaires dans ce secteur. Nous pouvons travailler sur l’image des métiers des soins à la personne ou sur la formation, mais il faut en parallèle un effort financier de la part de l’État.
Cap Finistère : La solidarité s’exprime aussi dans les collèges.
Marc Labbey : Effectivement. Le collège est, fondamentalement, un lieu de transmission des savoirs scolaires. Mais c’est aussi un lieu de vie et d’apprentissage de la vie en société. Nous allons mieux prendre en compte les élèves porteurs de handicaps et aller au-delà de l’accessibilité. Certains élèves ont besoin de soins dans la journée et il faut donc leur aménager une salle pour leur éviter d’être contraints de rentrer chez eux. Je pense aussi à l’environnement lumineux et sonore que nous allons adapter. Le nouveau collège de Landerneau sera pilote à cet égard. C’est vital pour certains élèves, particulièrement sensibles mais, au final, cet environnement apaisé profitera à l’ensemble des collégiens et des personnels. Nous allons également accompagner les élèves décrocheurs.
Cap Finistère : Qu’as-tu envie de répondre aux candidats qui promettent en même temps plus de subventions aux communes et plus de service public tout en réclamant des baisses d’impôts et une réduction des effectifs des agents du Conseil départemental ?
Marc Labbey : Qu’ils sont hors sujet. La loi NOTRe, en vigueur depuis maintenant six ans, précise les compétences de chaque collectivité. Elle confirme le rôle du Département en matière sociale et elle lui interdit d’intervenir dans le domaine économique.
Nous sommes aux responsabilités dans le Finistère, depuis 1998, et nous avons donc fait la preuve de notre capacité à diriger le Département. Tous les engagements que nous prenons ont été réfléchis et nous savons que nous pourrons les tenir. Ce ne sont pas nos candidats qui promettent de raser gratis.
Je constate beaucoup de démagogie chez nos adversaires. Mais je note aussi des propos insupportables, en particulier à l’égard des mineurs non accompagnés qui ne sont pas la caricature que certains dépeignent. Et pas seulement du côté du RN... Pour en avoir rencontré plusieurs, je peux dire que ce sont des jeunes qui souhaitent s’insérer.
Dans la même veine, le discours sur les fraudes aux allocations est lui aussi inacceptable. La vraie difficulté à laquelle nous sommes confrontés n’est pas la fraude mais bien le non-recours aux droits. C’est pour cette raison que nous avons demandé, avec une vingtaine d’autres Départements, une expérimentation du revenu de base. Nous continuerons à la réclamer et j’espère qu’à l’occasion de ce renouvellement d’autres Départements nous rejoindrons dans cette démarche.
« Ce ne sont pas nos candidats qui promettent de raser gratis. »
Cap Finistère : Quels sont, pour toi, les arguments qu’il faut mettre en avant pour convaincre les électrices et les électeurs de Gauche de venir voter les 20 et 27 juin ?
Marc Labbey : On en revient toujours à l’élément le plus important : les solidarités. Tous les Finistériens sont, ont été ou seront concernés par les politiques de solidarité du Département, pour l’enfance, l’insertion, les allocations de solidarité pour le handicap ou la dépendance. Les dispositifs que nous mettons en place ont une incidence sur la vie quotidienne de chacun : l’accueil des collégiennes et des collégiens, l’aménagement des aires de covoiturage, de pistes cyclables, le soutien au sport ou à la culture. La question est donc de savoir comment ces politiques sont mises en œuvre. Nous, nous pensons, et nous l’avons démontré, que la Gauche apporte des réponses plus justes et plus efficaces que les libéraux.
Article publié dans le Cap Finistère n° 1358 du 11 juin 2021
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