À peine quelques jours après la présentation du projet de loi ELAN au conseil des ministres, l’UESR du Finistère a organisé une table ronde sur la question du logement, à l’occasion de son Assemblée générale, qui s’est tenue à Hanvec le 14 avril. Car la question du logement prend une place de plus en plus importante pour les élu.es locaux. « Nos communes, nos intercommunalités, le Département et la Région : chacune de nos collectivités s’investissent sur la question de l’habitat », a rappelé Sébastien Miossec. Les défis à relever sont nombreux : offrir du logement de qualité, bien sûr, mais aussi réguler l’offre, trop dynamique parfois, le plus souvent à la peine,
et mieux l’organiser pour économiser du foncier agricole et naturel. Mais aussi dynamiser les centres-villes en faisant revenir les habitants qui ont pris l’habitude de construire en périphérie. Et tout ça en répondant aux enjeux de transition énergétique, c’est-à-dire avec des habitations pas chères à chauffer. Les citoyens en demandent toujours plus aux élu.es dans le domaine du logement. Et en même temps, les collectivités locales sont mises hors-jeu.
Et c’est là tout le paradoxe de la situation comme l’ont expliqué Marie-Christine Detraz, vice-présidente en charge de l’Habitat à Lorient Agglomération mais également présidente du club Décentralisation et Habitat de Bretagne, Jean-Paul Vermot, conseiller départemental délégué à l’Habitat et au Logement et président Finistère Habitat, et la régionale de l’étape, Marie-Claude Morvan, maire d’Hanvec et vice-présidente en charge de l’Habitat à la Communauté de communes de Landerneau Daoulas.
Déjà la baisse des APL imposée par la loi de finances
2017 a mis en difficulté les offices. « Cela représente 4 millions pour Brest métropole habitat », a indiqué François Cuillandre.
Mais en plus, la loi ELAN ne corrige en rien l’orientation qui a été prise. « Au contraire les collectivités locales sont les grandes oubliées de ce texte », a dénoncé Marie-Christine Detraz qui y voit plus un projet de loi pour les promoteurs que pour les locataires.
En ce qui concerne les APL, chacun sait que les hauts fonctionnaires de Bercy lorgnaient depuis longtemps vers ce qu’ils tentent de faire passer pour un magot sur lequel seraient assis les offices HLM. « Il ne s’agit en aucun cas d’un magot », a rectifié Jean-Paul Vermot. « C’est grâce à cet argent que nous pouvons gager nos emprunts. » Or, faute de ces sommes, les offices HLM se voient contraints d’abandonner certains chantiers.
Plusieurs opérateurs nous ont déjà fait savoir qu’ils ne souhaitaient plus s’impliquer dans des opérations d’urbanisme, a déploré Marie-Claude Morvan.
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