Patricia Adam, ancienne députée, a rendu hommage à Paulette Guinchard, disparue le 4 mars dernier. Élue députée en 1997, elle rédigea un rapport sur la perte d’autonomie. En 2001, secrétaire d’État aux personnes âgées elle participa à la création de l’APA.
« Paulette était une militante et une camarade. Elle l’aura été jusqu’à la fin de sa vie, souhaitant que son acte de pratique de l’euthanasie en Suisse soit rendu public et permette le débat sur cette question de la fin de vie, ainsi que les évolutions législatives nécessaires.
Paulette était de formation infirmière et atteinte d’une maladie orpheline, dégénérative et héréditaire, particulièrement douloureuse, qu’aucun traitement ne pouvait soulager. Elle en connaissait l’évolution. Elle a souhaité quitter ses proches dans la dignité. J’ai une profonde admiration pour sa décision et son courage.
À l’initiative de Pierre Maille, alors président du Conseil général, nous l’avions invitée à venir nous présenter son projet de loi sur l’APA. Sa force de conviction, sa connaissance des enjeux, sa spontanéité, son sens de l’autre nous ont ralliés à son combat pour la dignité de nos anciens.
Cette loi, sa loi, est une loi fondatrice du contrat social du gouvernement Jospin et que personne, aujourd’hui, ne peut remettre en cause.
À l’Assemblée, nous nous étions rapprochées pour organiser débats, discussions sur de nombreux enjeux de
société : droit des femmes, loi bioéthique, protection de l’enfance, adoption...
Et nous organisions, chaque année à l’Assemblée, la journée du travail social et du médicosocial, aujourd’hui abandonnée. Ces journées étaient à l’avant-garde des problématiques aujourd’hui criantes de l’absence d’harmonisation de ces deux secteurs dans la crise pandémique que nous vivons.
Paulette était une militante avant tout, une femme de terrain connaissant chacun des Socialistes de son territoire, toujours attentive à leur situation. Précurseur, elle avait une vision précise des maux de notre société.
Paulette jouait collectif, elle n’avait pas d’ambition personnelle si ce n’est celle de nourrir le débat et se battre pour ses convictions de femme socialiste. Tous ceux qui l’ont rencontrée l’ont aimée.
Je m’incline avec respect et fraternité devant cette belle et grande personne. »
Article publié dans le Cap Finistère n°1348 du 26 mars 2021
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