Le 29 septembre, plus de 5000 personnes sont descendues dans les rues du Finistère, à Brest, Quimper, Morlaix, Quimperlé et Carhaix pour défendre l’emploi et exiger des mesures pour le pouvoir d’achat.
C’est peu dire que les organisations syndicales qui appelaient à cette journée de mobilisation ( CGT, FSU et Solidaires) trouvent très insuffisantes les mesures annoncées au mois de juillet par le gouvernement. « L’augmentation des retraites de 4% ne correspond même pas à l’inflation » ont dénoncé leurs porte-paroles.
Le gouvernement se contente d’incitations aux économies infantilisantes alors que les multinationales de l’énergie engrangent des superprofits sans avoir, à aucun moment, l’obligation de les partager.
Cette injustice criante était dénoncée par l’ensemble des manifestants qui refusent le « deux poids deux mesures » pratiqué par ce gouvernement, fort avec les faibles et faible avec les riches.
L’un des exemples les plus frappants et sans doute celui du sort réservé aux demandeurs d’emploi, systématiquement considérés comme responsables de leur situation.
Dans une tribune publiée la veille de la journée d’action dans Libération, un groupe de députés de gauche, dont le socialiste Arthur Delaporte, député de la Manche, ont dénoncé cette stigmatisation et avancé des propositions pour « une assurance chômage universelle et protectrice. »
Alors que toutes les études montrent que raboter les droits des chômeurs ne facilite aucunement leur retour à l’emploi, le gouvernement s’apprête, encore une fois, à porter un nouveau coup de canif dans les droits sociaux et à réduire encore les indemnisations. Une manière bien habile de faire passer ces derniers pour des boucs émissaires.
Or, aujourd’hui, 4 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés et la moitié des demandeurs d’emploi vivent sous le seuil de pauvreté.
La voie empruntée depuis 2019 pour réduire, toujours plus, les droits des chômeurs est une impasse. En moyenne, 1,15 millions d’allocataires ont perdu 155 euros par mois sans le moindre effet sur le marché du travail.
Arthur Delaporte, et les autres députés de gauche cosignataires de la tribune, appellent à mettre fin à cette hérésie et à revenir plutôt à l’origine en redonnant tout son sens au mot « assurance ». A rebours du gouvernement qui cherche à imposer une logique de cycles : en période de faible taux de chômage les allocations des demandeurs d’emplois sont réduites. Le député de la Manche propose simplement de considérer l’assurance chômage come la garantie « d’un salaire indirect en cas d’accident dans le parcours professionnel, permettant d’assurer une transition sécurisée ».
« Ne confions pas à l’assurance chômage un rôle d’orientation des comportements individuels sur le marché du travail tout simplement parce qu’elle est inefficace dans ce rôle
La journée de mobilisation du 29 septembre en appelle d’autres si le gouvernement persiste à stigmatiser les demandeurs d’emploi et à répartir équitablement les efforts pour traverser la crise.
Article publié dans le Cap Finistère n°1407 du 7 octobre 2022
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