Mobilisés pour le pouvoir d’achat
Pas facile d’incarner une opposition responsable et constructive lorsque le gouvernement refuse d’entendre les propositions des groupes qui ne lui prêtent pas allégeance. C’est pourtant la voie que suit le groupe socialiste au Sénat, présidé par Patrick Kanner.
Cap Finistère : La promesse d’Emmanuel Macron d’un fonctionnement parlementaire apaisé et d’une plus grande place accordée à l’évaluation et au contrôle de l’action du gouvernement a-t-elle été respectée ?
Patrick Kanner : Non. Le gouvernement multiplie l’utilisation de la procédure accélérée pour de nombreux textes. Le temps d’examen pour des textes pourtant essentiels est toujours réduit, ce qui ne nous permet pas de travailler sereinement. Lors de la dernière session nous avons dû examiner en trois semaines, la loi sur l’alimentation, la loi sur le logement et la loi avenir professionnel sur la formation. Bien souvent, pour le texte final, le gouvernement rejette toutes les évolutions apportées par le Sénat y compris celles ayant fait l’objet d’un large consensus.
Cap Finistère : Votre bilan se divise en trois parties : ce que vous avez proposé, ce que vous avez soutenu et ce que vous avez combattu. Avez-vous le sentiment d’être suffisamment entendu ? Patrick Kanner : On n’est jamais assez entendu ! Mais ça ne doit pas nous empêcher de continuer à mener le combat pour faire entendre nos propositions et rappeler nos valeurs.
Cap Finistère : Sur quels dossiers allez-vous principalement vous mobiliser en cette rentrée ?
Patrick Kanner : Nous serons particulièrement mobilisés pour soutenir le pouvoir d’achat des Français à l’occasion de l’examen du budget 2019. Je présenterai jeudi 18 octobre (l’interview a été réalisée le 14 octobre - NDLR), avec Valérie Rabault, nos propositions pour un budget juste.
Cap Finistère : Pensez-vous que la réforme institutionnelle, voulue par le président de la République, verra le jour ?
Patrick Kanner : Nous sommes toujours dans l’expectative. Cette réforme devrait revenir devant le Parlement au début de l’année 2019. Nous avons mené, avec l’ensemble du groupe, un important travail de réflexion sur cette réforme afin de moderniser notre constitution. Nous rappellerons nos propositions et nos oppositions.
Interview publiée dans le Cap Finistère n°1243 du 19 octobre 2018