Municipales 2020 : Six mois pour convaincre
Il reste un peu plus de six mois à la gauche pour s’unir et pour convaincre les électrices et les électeurs de ne pas se tromper d’élection les 15 et 22 mars 2020.
« Toutes les communes sont importantes », a rappelé Yohann Nédélec. « Et le socialisme municipal est une réalité », a confirmé Michaël Quernez, maire de Quimperlé. Comme l’ont démontré les différents ateliers qui se sont tenus durant cette journée. La taille de la commune importe peu. Partout où la gauche dirige des communes, les réponses qu’elle apporte aux enjeux éducatifs, écologiques, culturels ou démocratiques ne sont pas les mêmes que celles des mairies de droite ou qui se présentent comme apolitiques.
Les candidats de la majorité présidentielle n’ont qu’une idée en tête : prendre le pouvoir coûte que coûte, quitte à nouer des alliances à géométrie variables. Face à cet opportunisme, les socialistes doivent, plus que jamais, faire preuve de clarté dans leurs alliances, mais aussi dans les programmes qu’ils défendront. « Nous ne devons pas laisser la majorité présidentielle confisquer le débat comme elle l’a fait pour les élections européennes », a prévenu Michaël Quernez.
« La gueule de bois, c’est fini ». Reprenant la formule utilisée par Christiane Taubira pendant la campagne des Européennes, Floran Vadillo, président du think tank L’Hétairie, a dénoncé la tendance à la dépolitisation des campagnes municipales. On comprend bien l’intérêt du pouvoir macroniste : en brouillant les lignes, le résultat du scrutin ne sera pas lisible.
Il est par conséquent indispensable pour la gauche de s’affirmer et de rester ferme sur les fondamentaux de ce qui forme l’ossature du socialisme municipal.
Il se caractérise d’abord par l’exigence de la justice sociale et de la solidarité. Et cela se traduit très concrètement par des choix, notamment dans le domaine de l’éducation : dans certaines communes les activités périscolaires visent essentiellement à occuper les enfants. Dans les communes de gauche, elles visent à leur faire découvrir de nouvelles activités culturelles, sportives ou artistiques.
« La gueule de bois, c’est fini ! »
Les choix en matière d’urbanisme aussi sont essentiels. Quelle place accorde-t-on aux personnes âgées, aux enfants, aux personnes en situation de handicap dans l’espace public ? Une équipe de gauche prend en compte toutes ces dimensions. Tout comme elle aborde la question des mobilités en pensant aux plus fragiles et en réfléchissant à des tarifications sociales.
Désignée première des socialistes à Quimper, Isabelle Assih met en pratique ces préconisations. Depuis le mois de mars, avec son équipe composée de militants de gauche, elle élabore un projet pour les Quimpéroises et les Quimpérois. « Nous sommes issus de plusieurs mouvements ou partis mais nous avons déjà dépassé ces frontières et nous fonctionnons comme un vrai collectif », s’est-elle félicitée. « De toutes façons, on ne peut plus se dire qu’une seule formation peut représenter toute la gauche. » Ce dialogue et ce partage des responsabilités annonce une méthode nouvelle qui sera appliquée pendant la campagne, mais aussi lorsque l’équipe menée par Isabelle Assih arrivera aux responsabilités. C’est particulièrement important à Quimper où les décisions sont prises en petit comité, autour du maire.
Les élections municipales se dérouleront les 15 et 22 mars, mais il y aura un troisième tour avec l’installation des structures intercommunales, a rappelé Sébastien Miossec, président de Quimperlé communauté. « Historiquement, c’est toujours la gauche qui a soutenu le développement de l’intercommunalité », a-t-il rappelé, citant les lois de 1992 et de 1999, même si depuis plus de 120 ans, les communes coopèrent au sein de syndicats.
Les budgets intercommunaux peuvent parfois atteindre le montant des budgets municipaux. Il est important, en amont que les forces de gauche préparent leurs projets et leur stratégie car les structures intercommunales interviennent sur des questions particulièrement importantes comme les mobilités, les transitions écologiques ou économiques.
Le clivage gauche/droite reste totalement pertinent, dans toutes les communes même s’il est de bon ton d’appeler au pragmatisme et à l’apolitisme. Le choix que feront les électeurs au mois de mars aura des conséquences très concrètes dans leur vie quotidienne. Reste aux candidat.es qui se présenteront sur les liste d’union de la gauche de l’expliquer. Il leur reste six mois…
Article publié dans le Cap Finistère n°1281 du 20 septembre 2019