Non à l’enfermement des mineurs
« Avant d’être des étrangers, ce sont des enfants que notre pays se doit de protéger ». Dans une Tribune publiée dans Libération le 3 juillet, plusieurs responsables associatifs et élu.es, dont le sénateur du Finistère Jean-Luc Fichet, appellent le gouvernement à se conformer sans délai aux engagements de la Convention internationale des droits de l’enfant, en interdisant l’enfermement des mineurs et en garantissant un accès effectif à leurs droits.
En effet, depuis l’adoption de la loi asile et immigration du 10 septembre 2018, les mesures de répression se sont renforcées pour tenter d’éloigner toujours plus les personnes étrangères de notre pays. Parmi les dispositions les plus choquantes : le doublement de la durée maximale de rétention, passant de 45 à 90 jours. Aucun gouvernement français n’avait jusque-là proposé une telle durée de privation de liberté pour décourager les demandeurs d’asiles.
« Plus grave encore », dénoncent les signataires, « cette politique répressive continue de s’appliquer aux mineurs. En 2018, 208 enfants étrangers ont été enfermés dans des centres de rétention administrative en France métropolitaine. En zone d’attente en 2018, uniquement pour l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, 513 mineurs ont été enfermés, dont 134 isolés ».
La situation est si alarmante, que le 25 avril dernier, l’UNICEF et 17 organisations lançaient un appel pour dénoncer les conséquences dramatiques de l’enfermement sur les mineurs. Enfermer ces enfants, même sur une courte durée, c’est les exposer à de graves traumatismes physiques et psychologiques.
La France, signataire de la Convention internationale des droits de l’enfant, s’est engagée à faire primer l’intérêt supérieur de l’enfant sur toute autre considération. La République se rend ici coupable d’une violation caractérisée des droits de l’enfant comme en attestent les six condamnations, prononcées par la Cour européenne des droits de l’homme depuis 2012 à l’endroit de la France pour des mesures d’enfermement de mineurs.
Les auteurs de cette Tribune demandent au gouvernement de se conformer sans délai aux engagements de la Convention internationale des droits de l’enfant, en interdisant l’enfermement des mineurs et en garantissant un accès effectif à leurs droits.
Article publié dans le cap Finistère n°1277 du 12 juillet 2019