Non, merci.
Voilà succinctement la réponse des socialistes du Finistère à Jean-Yves Le Drian et Richard Ferrand qui « main dans la main » selon leur expression, appellent les « progressistes bretons » à se réunir le 16 décembre à Lorient.
Que le ministre des affaires étrangères d’Emmanuel Macron et le président de l’Assemblée nationale ressentent le besoin de créer une nouvelle structure à côté de la République en Marche ne manque pas de nous étonner. Nous avions pourtant cru comprendre que le parti présidentiel comptait, rien que pour le Finistère, 4000 adhérents. Mais, après tout, s’ils sentent que ce mouvement n’est pas à la hauteur et s’ils veulent se lancer dans cette aventure, qu’ils le fassent.
Mais sans nous.
Car cette proposition reste bien floue et ne pourrait qu’ajouter de la confusion dans une période où, au contraire, nos concitoyens ont besoin clarté. Car, qu’est-ce qu’être progressiste ? C’est sans doute ne pas être réactionnaire. Mais après avoir dit ça, on n’est pas plus avancé.
Où sont les progrès depuis 18 mois ? Les inégalités sociales ou fiscales se sont-elles réduites ? Non, bien au contraire.
Le fonctionnement du parlement s’est-il démocratisé ? Jamais les groupes minoritaires n’ont été autant méprisés.
Le dialogue social a-t-il été renforcé ? Jamais les organisations syndicales n’ont été à ce point bafouées.
Les élus locaux envisagent-ils de mener de nouveaux projets ? Non, ils n’ont jamais été aussi nombreux à démissionner ou à annoncer qu’ils ne se représenteront pas aux prochaines élections.
Voilà le résultat de 18 mois de politique Macron. Et les deux représentants de la majorité présidentielle en Bretagne voudraient nous embarquer dans leur galère ?
Depuis la nomination d’Edouard Philippe à Matignon, et les premières décisions prises par la majorité présidentielle, la position des socialistes du Finistère n’a pas varié : ils se situent clairement dans l’opposition. C’est peut-être difficile à entendre pour certains, mais lorsqu’ils ont pris une décision, les socialistes s’y tiennent. Ils ne dérivent pas au gré des courants.
Yohann Nédélec
Premier secrétaire fédéral
le 2 décembre 2018