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mercredi 25 décembre
Notre ambition culturelle

Alors que pour certains la culture française se limite aux classiques du XIXe siècle et aux vieilles pierres,
ce n’est pas un hasard si le premier déplacement d’Olivier Faure en 2022, à Charleville-Mézières, était placé sous le signe de la culture, nous explique Clément Sapin, secrétaire national adjoint en charge de la culture.
Cap Finistère : Pourquoi le premier déplacement du Premier secrétaire était consacré à la culture ?
Clément Sapin : Les socialistes sont viscéralement attachés à la promotion et à la diffusion de la culture. Parce qu’elle est un facteur d’émancipation, elle occupe une place centrale dans notre projet et, bien sûr, dans celui de notre candidate. Elle devrait être au cœur du débat présidentiel, mais force est de constater qu’elle est accaparée par la Droite et l’Extrême-droite qui utilisent ce terme pour cliver, pour exclure pour en faire un élément identitaire, quelque chose de figé. Or, pour nous, c’est tout le contraire. La culture doit être synonyme d’ouverture, de découverte, de partage et surtout pas de replis sur soi. Nous sommes donc, littéralement, engagés dans une bataille culturelle contre la Droite et c’est pour cette raison qu’Olivier Faure a voulu aller à la rencontre des acteurs culturels pour les écouter.
Cap Finistère : Que vous ont-ils dit ? Clément Sapin : Nous avons rencontré les représentants du Cabaret vert, festival de musique actuelle, et du festival de théâtre de marionnettes. Les structures ont été soutenues et les responsables des festivals sont bien conscients de l’ampleur de la crise.
Mais ils ont particulièrement insisté sur la situation des auteurs plasticiens, en particulier les plus jeunes, qui ont subi les effets de la crise de plein fouet. Les plus précaires en ont été les principales victimes.
Toutes les manifestations ont enregistré des baisses de fréquentation plus ou moins importantes, depuis septembre, et l’année 2022 sera déterminante pour redonner au public l’envie de retourner dans les festivals, les théâtres ou les salles de concerts... C’est sur ce point principalement qu’ils attendent une mobilisation des pouvoirs publics et en particulier des collectivités locales qui jouent un rôle déterminant.
Cap Finistère : On a un peu l’impression que la ministre est aux abonnés absents. Clément Sapin : Oui, et pourtant, lorsque Roselyne Bachelot est arrivée rue de Valois, elle a suscité beaucoup d’espoir. Enfin, une
ministre influente, se sont dit les représentants du monde culturel. Mais, à part en 2020, pour pousser à l’ouverture des lieux culturels, elle brille plutôt par son absence.
Cap Finistère : Que proposent les socialistes ?
Clément Sapin : Le parti et notre candidate partagent la même ambition culturelle. D’abord, nous devons répondre à l’urgence et donc soutenir les jeunes artistes qui ne disposent pas encore d’un système protecteur leur permettant de traverser des crises comme celle que nous connaissons aujourd’hui. Ceux qui étaient déjà dans une situation précaire se sont retrouvés totalement démunis. Il faut donc inventer un dispositif qui jouerait un rôle de filet de sécurité sans quoi nous aurions une génération sacrifiée.
C’est pourquoi nous prévoyons aussi de mettre en place des bourses artistiques pour les jeunes artistes.
Ensuite, nous voulons organiser le festival France 2025 qui permettra, tout au long de cette année et sur l’ensemble du territoire, de faire découvrir et de mettre en valeur les jeunes artistes.
L’éducation artistique et culturelle sera au cœur du projet culturel d’Anne Hidalgo. Je pense en particulier aux maisons de la culture pour les très jeunes enfants de 0 à 3 ans, à l’image de ce qu’a fait Olivier Bianchi à Clermont-Ferrand. Nous savons tous que les premières années de la vie sont essentielles pour la construction de nos personnalités. D’où l’importance de familiariser très tôt les enfants à la culture.
Nous tirerons le bilan du Pass culture qui est aujourd’hui, principalement, une aide à la consommation de produits culturels qui n’ont peut-être pas nécessairement besoin de ce coup de pouce. Nous regrettons le manque d’ambition de ce dispositif qui ne stimule pas suffisamment la curiosité des jeunes.

Article publié dans le Cap Finistère n°1378 du 14 janvier 2022




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