Premier secrétaire fédéral depuis mars 2018, Yohann Nédélec a adressé un message d’unité et de rassemblement aux socialistes et un appel aux sympathisant.e.s à rejoindre le PS.
« Je souhaite saluer la qualité des débats dans notre fédération. Mais si tout cela a été possible c’est grâce, selon moi, à l’intelligence collective des protagonistes et je salue Laurent et Tristan et surtout la réelle envie de chacun et chacune d’entre vous d’avoir un débat serein, posé, sans étalement dans la presse et sans petites phrases ici et là. Pas moins de sept réunions sur le terrain dans tout le département et une visioconférence pour celles et ceux qui ne pouvaient pas se déplacer. Nous nous sommes donné les moyens dans cette Fédération de
la réussite démocratique de ce congrès.
Je dois vous dire ma satisfaction d’avoir été, et de l’être encore pour quelques jours, Premier fédéral avec toute l’équipe du secrétariat fédéral dont le travail n’est pas toujours connu et reconnu.
Cette satisfaction est parfois teintée de déception. En janvier 2018, je n’avais pas du tout prévu de devenir Premier fédéral. Je veux juste vous remémorer la situation, depuis 2017, et le cataclysme électoral pour les socialistes. Puis, le temps des ambiguïtés pour les uns, de la traîtrise pour les autres. L’absence de courage politique pour beaucoup. J’ai bien entendu qu’il ne faut pas revenir sur le passé. Mais dans un bilan il y a toujours un actif et un passif.
Ce qui m’a conduit en 2018 à prendre cette responsabilité, c’est que personne ne voulait y aller. Personne, ou plus beaucoup, n’y croyait. Combien de fois n’ai-je pas entendu « Mais que vas-tu faire dans cette galère ? »
Oui, le PS parfois m’a agacé, quelque fois vraiment fâché, mais quand je regarde dans le rétroviseur, très objectivement, il m’a donné plus de satisfactions que de déceptions.
Notre famille est la famille socialiste. C’est de l’intérieur qu’on change les choses et non pas de l’extérieur. Comme l’écrivait Jules Clarétie : “Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens d’autant plus sévères qu’ils ne font rien du tout”.
Moi je fais partie, comme vous, de celles et ceux qui veulent faire. Et une action entraînant une réaction, tout ne peut pas toujours plaire et les critiques peuvent pleuvoir surtout quand la fortune électorale n’est pas toujours au rendez-vous.
Je ne sais pas être autre chose que socialiste. C’est ce qui m’a fait, un jour de 1994, pousser la porte du MJS à Brest pour leur dire que les discriminations, sous toutes leurs formes me faisaient rager, pour leur dire que quand on avait beaucoup, on devait partager avec ceux qui avaient moins. Que l’égalité devait être le combat de tous les jours et je pense que ce travail continue et doit continuer.
Comme vous, j’aime la politique, j’ai des ambitions, comme vous, aussi. C’est sain, les ambitions. J’aime le collectif, j’aime l’esprit positif qui s’en dégage, j’aime la loyauté. A contrario je n’aime pas l’humiliation. Je préfère dire que me taire. Et je préfère entraîner que contraindre. Et enfin, j’attache une importance capitale aux évidences. Et s’il y a une évidence aujourd’hui, c’est que les militants du PS ont envie, que l’avenir du PS est avec nous, que nous avons besoin de tout le monde, que nous avons besoin des forces convergentes. Passé ce congrès, nous saurons parler d’une même voix pour nous projeter vers la Présidentielle et les Législatives. Ce congrès doit être un congrès utile. Un congrès de rassemblement. Et un congrès de renouveau pour un cycle fait de victoires, de conquêtes et de combats politiques majeurs.
Le clivage Gauche/Droite serait de retour. A-t-il jamais disparu ? N’a-t-il pas été endormi par les paroles d’Emmanuel Macron ? La Gauche et la Droite, bien sûr, ce n’est pas la même chose. La justice sociale et écologique ce n’est pas la même chose que de supprimer l’ISF ou baisser les APL. Ce n’est pas la même chose que de travailler sur l’équité nécessaire d’une réforme des retraites qui assure un revenu décent à toutes celles et à tous ceux qui ont travaillé, ce n’est pas la même chose que de vouloir favoriser les premiers de cordées alors que le reste de la France décroche.
Certains d’entre vous connaissent sans doute mon admiration pour François Mitterrand. Vous me permettrez donc de le citer, à l’occasion de sa victoire du 10 mai 81 “Nous avons tant à faire ensemble et tant à dire, aussi”. »
Article publié dans le Cap Finistère n°1366 du 17 septembre 2021
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