Où sont les femmes ?
Dans son programme présidentiel, le candidat écrivait ceci (page 26) : « Nos représentants nous ressemblent trop peu… La France est en effet peuplée, pour une bonne moitié de femmes, pour un bon quart de jeunes, pour un bon cinquième de Français d’origine étrangère plus ou moins lointaine… Or ces visages, cette diversité, ces parcours différents, nous ne les retrouvons pas assez sur les bancs du Parlement ! ». Deux ans après, le moins qu’on puisse dire est que cette promesse de parité n’a pas été tenue.
Pourtant, le parti et la majorité présidentielle auraient pu joindre le geste à la parole. Mais nous avons assisté à une succession d’occasions manquées.
Première occasion, la démission de Gérard Collomb. Le Président aurait pu nommer une ministre de l’Intérieur. Il a préféré choisir Christophe Castaner.
Deuxième occasion, la démission de Nicolas Hulot. Là encore, une femme aurait pu faire son entrée au gouvernement. Encore raté, puisque c’est François de Rugy qui quitte le perchoir pour devenir ministre de l’Écologie. Cette démission marque le début d’un jeu de chaises musicales. Là encore, aucune femme ne sera promue puisque c’est Richard Ferrand qui lui succède. Et pour le remplacer à la présidence du groupe majoritaire, alors même que Yaël Braun-Pivet fut, un temps, candidate, Gilles
Le Gendre est élu.
Restait la présidence du parti. Eh non, là encore c’est un homme, Stanislas Guerini, qui est élu.
Le renouvellement d’un tiers du Conseil constitutionnel était aussi une occasion rêvée de promouvoir des femmes. Occasion encore ratée puisque Richard Ferrand nomme Alain Juppé et Emmanuel Macron, Jacques Mézard.
Et pourtant les marcheurs ont l’air de veiller scrupuleusement à l’application de la parité puisque c’est l’un d’entre eux, à Sarcelles qui a saisi le tribunal administratif pour dénoncer la composition du bureau municipal qui, après un remaniement, comportait plus d’adjointes que d’adjoints.
En outre, comme le soulignait Danielle Bousquet au moment de quitter la présidence du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, le budget pour lutter contre les violences faites aux femmes devrait s’élever à au moins 500 millions d’euros. Or, il n’est que de 80 millions d’euros soit 0,0066 % du budget de l’État.
Donc si on récapitule, le pouvoir, qui devait promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, se traduit de la façon suivante : UN président de la République, UN premier ministre, UN président de l’Assemblée nationale, UN président de groupe à l’Assemblée nationale et UN secrétaire général du parti.
Article publié dans le Cap Finisètre n°1261 du 8 mars 2019