Ouestgo : un réflexe à acquérir
Une plateforme mutualisée et solidaire pour le covoiturage de proximité. Voilà comment se présente
Ouestgo qui vient ce mois-ci de souffler sa première bougie. Et, on pourrait rajouter publique, puisque cet outil a été développé et géré par les collectivités locales bretonnes, dans un premier temps, et maintenant de tout le grand Ouest.
« Il y a longtemps que le Département travaille sur les questions de mobilités », rappelle Armelle Huruguen. Il l’a fait en lançant le car à 2 euros ou en participant à l’aménagement d’aires de covoiturage sur l’ensemble du Finistère et même en lançant sa propre plateforme de covoiturage qui a cessé de fonctionner il y a environ cinq ans.
La demande était si importante que les collectivités les plus volontaires se sont lancées dans ce projet : au départ, le Département du Finistère, les trois métropoles de l’Ouest, la Région Bretagne et l’ADEME. Toutes ces collectivités ne poursuivaient pas le même objectif. Pour les métropoles, l’enjeu était de réduire le nombre de voitures tandis que le département du Finistère voulait aussi apporter des solutions aux personnes en insertion. Une personne en insertion sur deux a été obligée de refuser une offre d’emploi ou de formation pour des raisons de mobilité.
« Ouestgo répond à des défis environnementaux, économiques et sociaux. »
Le projet a été confié à Mégalis, qui joue le rôle d’interface pour les collectivités qui adhérent à la démarche.
Mettre en place une plateforme de covoiturage publique et solidaire répond à plusieurs enjeux. Environnementaux, bien sûr, puisqu’elle permet de réduire la circulation automobile. Mais aussi économique, puisque le service est gratuit. « Et, puisque nous voulons bâtir un outil pour tous, nous l’avons conçu en open source », précise Armelle Huruguen.
Car le développement du covoiturage solidaire correspond aussi à un enjeu social, civique et citoyen.
Après un an de fonctionnement, le bilan est plutôt positif puisque plus de 50 collectivités adhérent à Ouestgo et que 47 000 personnes sont inscrites sur le site. « Mais surtout, les perspectives de développement sont énormes », se félicite Armelle Huruguen. D’abord, puisque des collectivités locales font savoir régulièrement qu’elles souhaitent rejoindre la plateforme ; en particulier dans les Pays de la Loire.
Mais ensuite parce que l’outil est évolutif. « Il reste encore beaucoup à inventer », s’enthousiasme Armelle Huruguen qui mise sur l’intelligence collective. On peut notamment améliorer encore la pratique du partage en travaillant sur les preuves du covoiturage de manière à « récompenser » les automobilistes. L’application pourrait aussi, grâce à la géolocalisation, permettre un covoiturage plus dynamique.
Article publié dans le Cap Finistère n°1276 du 5 juillet 2019