Plaidoyer pour la décentralisation
La session plénière du 18 octobre a permis de renouveler et de renforcer la majorité départementale (voir encadré). Elle a aussi donné, une nouvelle fois, l’occasion à Nathalie Sarrabezolles de se livrer à un plaidoyer en faveur de la décentralisation. Il est vrai que l’ensemble des rapports inscrits à l’ordre du jour de cette session conduisent à la même conclusion : le gouvernement fait fausse route en imposant une recentralisation aux collectivités locales.
« Nous demandons instamment que la décentralisation fonctionne réellement, qu’elle permette les initiatives locales, la réalisation des projets construits pour et avec les habitantes et les habitants, qu’elle permette à la France de s’enrichir des spécificités des territoires », a rappelé Nathalie Sarrabezolles.
Car c’est bien la décentralisation qui permet une action publique efficace comme l’illustre la décision de construire un nouveau collège dans la région de Landerneau. « Lors de la session plénière de février, au cours de laquelle des échanges nourris s’étaient instaurés sur la question de la démographie collégienne dans le secteur de Landerneau, je m’étais engagée à proposer aux élu.es départementaux, d’ici la fin de l’année, un arbitrage sur l’opportunité de construire un nouveau collège dans cette partie est du pays de Brest », a rappelé Nathalie Sarrabezolles.
« Nous demandons instamment que la décentralisation fonctionne réellement. »
C’est à l’unanimité que les conseillers départementaux ont voté en faveur de la création de ce collège. Elle ne résulte pas de la décision solitaire d’un recteur ou d’un ministre de l’Éducation, mais d’une réflexion collective associant les élus de la commission des solidarités, de l’enfance et de la famille, les agents du Département, la direction académique, les élus locaux et les représentants des parents d’élèves.
Le plan de lutte contre la pauvreté, présenté récemment, a malheureusement été élaboré sans concertation avec les Départements pourtant en première ligne sur ce dossier.
L’appel de Marseille(*) va-t-il enfin être entendu ? Il est trop tôt pour le dire. Quelques éléments laissent à penser que les lignes commencent à bouger.
Les élu.es ont entendu beaucoup de déclarations d’amour de la part de certains membres de l’exécutif, depuis quelques semaines. Le nouveau gouvernement Philippe comporte même un ministère des Collectivités locales. Reste maintenant au gouvernement à apporter des preuves… et à démontrer que Madame Gouraut est bien ministre des Collectivités locales et non pas ministre des Élections municipales.
(*) L’ensemble des associations d’élu.es ont, pour la première fois, signé un appel commun pour la République des Territoires.
…sous d’autres lumières…
La session du 18 octobre a aussi été marquée par des changements au sein du groupe Finistère et solidaires et donc de la majorité départementale. Kevin Faure remplace Franck Respriget pour le canton de Brest Bellevue-Lambézellec. En effet, celui qui fut vice-président en charge du pays de Brest, infirmier libéral de profession, a fait le choix de changer d’horizon professionnel et d’ouvrir une crêperie, Ti Cozy à Sainte-Anne à la Martinique : « une toute nouvelle vie, sous d’autres lumières, près d’autres rivages », selon les mots de Nathalie Sarrabezolles.
Cela faisait longtemps que l’idée lui trottait dans la tête. Il avait même repéré l’immeuble où il pourrait s’installer. « Lorsqu’il fut mis en vente, il a fallu prendre une décision rapidement car ce genre d’affaire ne se représente pas deux fois », a expliqué Franck Respriget aux conseillers départementaux qui ont rendu hommage à son action au sein du Conseil départemental. « J’ai vraiment beaucoup apprécié de siéger dans cet hémicycle où j’ai rencontré de belles personnes, parmi les élu.es et les agents du Conseil départemental », a indiqué l’élu brestois, quelques jours avant de s’envoler vers sa nouvelle vie.
Du côté de Quimper aussi, Jean-Marc Tanguy opère un changement de vie professionnelle. « Je donne des cours à des étudiants qui se destinent à une carrière sociale mais surtout, j’ai commencé, au début du mois d’octobre, à travailler à Landerneau dans le domaine psycho-social. Pour toutes ces raisons, je ne peux plus assumer ma fonction de vice-président du pays de Cornouaille et d’élu départemental en charge des sports », explique l’élu quimpérois qui reste néanmoins conseiller départemental.
À l’issue d’un vote qui a démontré la solidité de la majorité départementale, Jacques François devient vice-président du pays de Cornouaille et Bernard Quillévéré vice-président du pays de Brest.