Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron n’a même pas utilisé le terme décentralisation alors que cette question revêt une importance particulière au moment où notre pays est confronté à une triple crise, sociale, environnementale et démocratique. Anne Hidalgo, en revanche, en a fait un axe fort de son projet.
C’est que qu’a expliqué son représentant, Nicolas Mayer-Rossignol, lors des auditions organisées par France urbaine et Intercommunalités de France le 22 mars.
« Dès le départ, Anne Hidalgo a fait le choix de porter un projet, entourée d’une équipe de France des maires et des élus locaux » a tenu à rappeler le maire de Rouen. « Au-delà de la formule, cela révèle une vision et une conception de notre pays : la France, ce n’est pas l’Olympe ».
La France c’est d’abord ses territoires. On l’a vu tout au long de ce quinquennat en particulier quand il s’est agi de lutter contre la crise sanitaire, les collectivités étaient en première ligne. D’une manière plus générale, il faut tout de même avoir à l’esprit que 75% de la dépense publique en investissement, sont portés par les collectivités territoriales
Or, il faut bien reconnaître que ces 5 dernières années n’ont pas été particulièrement marquées par plus de liberté, plus de confiance, plus de proximité, plus de subsidiarité, plus de responsabilité, pour les collectivités en général et les intercommunalités en particulier. Et, sans être complétement nulle, la loi 3DS ne porte pas les attentes des élu-es locaux.
« Nous voulons un nouvel âge des libertés locales » a insisté le porte-parole d’Anne Hidalgo.
« D’abord, tout simplement, nous voulons mettre ce sujet en haut de la pile. Et en faire une priorité. Ensuite, il faut des actes. Il faut une autonomie fiscale pour des raisons à la fois financières, d’efficacité et d’efficience car personne, et parfois les élus eux-mêmes, n’y comprend plus rien dans la fiscalité locale. Il faut tout simplement une lisibilité démocratique pour permettre à la fois aux collectivités territoriales d’agir quand elle le souhaitent, d’expérimenter et de pouvoir dire à nos concitoyens voilà ou va votre argent. Et ça n’est pas le cas aujourd’hui ».
Il faut aussi modifier des dispositifs de contrôle de légalité qui confinent à l’infantilisation.
Il faut donc, à travers une nouvelle loi de décentralisation préparée en concertation avec les élu-es, instaurer un nouveau principe d’autonomie fiscale restaurer la confiance
Et puis enfin il faut tout simplement tenir compte des objectifs et des enjeux de ce siècle qui sont d’ordre global mais qui s’incarnent dans la spécificité des territoires car aucun n’est semblable aux autres.
« Nous voulons revenir à l’esprit Defferre pour faire référence aux lois principielles de la décentralisation » a résumé Nicolas Mayer-Rossignol. « Pour ce faire nous avons besoin de travailler sur la méthode parce que la forme rejoint le fond : si on veut un vrai acte de décentralisation ça veut dire qu’il est nécessaire de la préparer avec les collectivités. Donc il faut travailler ensemble et pas dans une logique jupitérienne, verticale, de domination mais d’abord dans une logique de partenariat sur la durée »
Article publié dans le Cap Finistère n°1388 du 1er avril 2022
La France, ce n’est pas l’Olympe.
L’UESR recrute
Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix, a été élu président de l’UESR, (Union des Elu-es socialistes et républicains) à l’occasion du conseil d’administration qui s’est tenu le 24 février à Pont de Buis. Il succède ainsi à François Cuillandre qui n’avait pas souhaité se représenter. Le nouveau bureau (*), s’est réuni à Brest le 23 mars. Il a décidé de lancer une procédure de recrutement d’un ou d’une permanente. « Il ou elle aura pour mission d’organiser la vie de l’association en informant et en conseillant les élu-es, dans les communes où nous sommes majoritaires, comme dans celles où nous siégeons dans l’opposition » résume Jean-Paul Vermot.
« Le réseau que constitue l’UESR dans le Finistère est un élément précieux pour la gauche. Il permet à des élu-es de toutes les collectivités de se retrouver, de débattre et d’échanger les bonnes pratiques » insiste le nouveau président qui annonce que le bureau travaille déjà pour préparer un événement départemental à la rentrée de septembre.
Renseignements sur contact@uesr29.fr
(*) Le bureau est composé de Florence Crom (Douarnenez) et Michèle Quéroué-Mary (Brest) Vice-présidentes, de Karelle Hermenier (Brest) et François-Marie Cailleau (Daoulas), secrétaire et secrétaire adjoint, de Laurent Péron ( Le Relecq-Kerhuon) et Robert Jestin ( Brest), trésorier et trésorier adjoint et de Arnaud Platel (Plomelin) Clarisse Réalé (Châteaulin) et Tristan Foveau (Brest)
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