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mercredi 25 décembre
Pour un bouclier tarifaire

Les collectivités locales pourront-elles chauffer l’ensemble de leurs parc immobilier cet hiver ou certaines seront-elles contraintes, pour des raisons financières, d’interdire l’accès à certains bâtiments ? C’est la question que les maires et présidents d’intercommunalités sont obligés de se poser en ce début d’automne. Jean-Luc Fichet, alerté de toutes parts, a décidé d’interpeller le ministre de l’économie et des finances. « Les Maires ne savent comment aborder la préparation des budgets de leurs communes à horizon 2023 » alerte d’emblée le sénateur du Finistère et demande à Bruno Le Maire à ce que le bouclier tarifaire, mis en place pour les communes de moins de 10 agents puisse être étendu à l’ensemble des collectivités.
Pour plusieurs collectivités, les factures d’énergie pourraient quadrupler. C’est un « coup de massue pour les services publics, comme pour les ménages et les entreprises » confirme Michel Loussouarn sur sa page facebook.
« A Rosporden, pour la commune, la facture d’électricité passe de 204 021 euros en 2022 à 666 924 euros en 2023 (à consommation égale), soit plus 462 903 euros (+ 227% !).
Celle de gaz passe à 698 124 euros, soit une hausse de 560 045 euros (+ 406% !).
Au Centre communal d’action sociale, la hausse de l’électricité s’élève à 76 620 euros (+ 254%) » précise le maire de Rosporden.
« Aucune mesure d’économie ou d’augmentation d’impôt ne peut combler une telle explosion qui frappe tout le monde... A terme, c’est une réduction ou la fermeture de services publics qui menace. La commune ne pourra plus faire face à ses factures ou arrêter tout investissement. »
Même son de cloche du côté de Saint-Urbain, où son collègue au conseil départemental Julien Poupon note que « la hausse du coût de l’électricité représenterait 264% en 2023 soit à minima 106 000€ de plus qu’en 2022. C’est l’équivalent de la capacité de la commune à investir... »

Dans son courrier au ministre, Jean-Luc Fichet multiplie les exemples :
« Le cas de la Ville de Morlaix (15 000 habitants) est symptomatique » la facture d’électricité passe de 652 000 € à 2 300 000 € pour 2023, la facture de gaz, de 263 000 € à 1 315 000 € en 2023. La facture d’électricité́ de l’EHPAD de la commune de Pleyber Christ (3000 habitants) passera de 57 000 € à 205 000 € en 2023. Pour la commune de Plourin-Ploudalmézeau (Commune de 1050 habitants, moins de 2M€ de chiffre d’affaires, mais plus de 10 salariés), la facture passerait de 21 000€ à 82 000€. Pour la commune de Pont-l’Abbé, la facture passerait de 252 000€ à 830 000€. Pour la commune de Briec-de-l’Odet, la facture passerait de 123 000€ à 429 000€ »
Selon les estimations, 10 à 20% des budgets de fonctionnement des communes risque d’être utilisé dans les simples dépenses d’électricité et de gaz.
« Les communes vont devoir renoncer à certains services publics pour cet hiver si des moyens ne sont pas mis en place rapidement. Certains maires sont contraints d’envisager que les salles associatives restent fermées durant l’hiver pour limiter les dépenses en énergies, ce qui impacterait durement la dynamique des territoires » alerte le sénateur du Finistère.
La réponse du ministre est attendue avec impatiences dans les communes et les intercommunalités.

Le logement : une priorité nationale

Avec des hausses pouvant aller jusqu’à 10% par an, le logement contribue à creuser le budget des Français.
Devant cette situation, le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner a interpellé le Ministre du Logement pour demander qu’un nouveau cap soit pris. « Il faut remettre le logement au cœur des politiques publiques de la Nation, afin de redonner aux Français les perspectives d’un cadre de vie choisi et accessible ».
Cette interpellation s’accompagne naturellement de propositions destinées à renforcer la cohésion sociale.
En premier lieu, « arrêtons de demander toujours plus d’efforts à celles et ceux qui ont déjà très peu ».
Cette situation exceptionnelle exige des réponses urgentes et ciblées telle que la réévaluation du forfait « charges » des APL ou encore une application sans faille du bouclier tarifaire.
Nous avons besoin de construire du logement abordable. Or les chiffres des cinq dernières années sont édifiants : la construction de logements collectifs a chuté de 14% depuis 2018 et de 36% pour les seuls logements sociaux ! Le nombre de permis de construire est ainsi tombé à 380 000 en 2020 contre 500 000 en 2017.
Et Patrick Kanner, compte tenu de l’ampleur de l’enjeu avance une dernière proposition : Faire du logement « une grande cause nationale du quinquennat ».

Article publié dans le Cap Finistère n°1407 du 7 octobre 2022




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