Pour une Europe de gauche
« La prochaine législature de 2019-2024 sera absolument cruciale », a prévenu Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen.
L’élection du 26 mai 2019 sera en effet celle de tous les dangers avec la montée des populismes dans quasiment tous les pays de l’Union. Montée des populismes qui se nourrit du rejet de plus en plus violent de la politique libérale menée par la commission.
Face à cette spirale infernale, qui remet en cause la cohésion même de l’Union européenne, le parti des socialistes européens, deuxième force politique au Parlement européen, peaufine son projet. À Lisbonne, les 7 et 8 décembre, au congrès du PSE, les socialistes français ont plaidé pour une Europe radicalement différente et un programme ambitieux à même de répondre aux attentes des électeurs européens.
Pour eux, la lutte contre le dérèglement climatique et la transition écologique et énergétique sont des priorités absolues. Cela passe par un plan d’urgence européen pour le climat, qui s’appuie notamment sur un plan d’investissements verts de 500 milliards d’euros sur cinq ans, un « airbus » des énergies renouvelables et la sortie du calcul des déficits publics des investissements liés à la transition énergétique.
L’Europe est, et doit rester, le continent de la liberté. Aucun compromis avec les forces populistes et conservatrices n’est possible. Les socialistes seront toujours aux avant-postes pour la lutte contre toutes les discriminations, pour l’égalité des droits, le libre choix et le droit à l’avortement ou l’égalité entre les femmes et les hommes.
Il est urgent de mettre enfin en place un salaire minimum dans chaque pays de l’Union, afin de lutter contre le dumping social.
La commission présidée par Jean-Claude Junker a clairement abandonné la jeunesse. Les socialistes européens, au contraire, doivent se mobiliser autour des enjeux éducatifs et culturels en favorisant la mobilité de tous les jeunes et en leur donnant les clés de la citoyenneté européenne dont ils sont les futurs acteurs.
Dans le domaine économique aussi, des ruptures doivent être opérées. Un autre pilotage économique et financier de la zone Euro doit être mis en place, avec une autre approche du budget européen et de nouvelles orientations pour les politiques d’investissement.
Tout comme pour les politiques commerciales et de concurrence qui doivent faire prévaloir la défense des intérêts de l’Europe et celle de son modèle social et de développement durable avec le « juste échange ». Sans parler du chantier de la lutte contre les paradis fiscaux et le dumping fiscal.
Le Manifeste du PSE sera adopté en février 2019, à Madrid.
Article publié dans le Cap Finistère n°1254 du 18 janvier 2019