Pour une dynamique collective
Le 19 décembre, le Conseil départemental a adopté, à l’unanimité, un rapport d’engagements sur le climat et l’environnement, qui se traduira dès 2020 par un plan d’actions détaillé sur les différents enjeux de la transition écologique et solidaire. Nathalie Sarrabezolles a détaillé les ambitions du Département.
« Pour ma génération et pour celle qui l’a précédée, pour les dirigeantes et dirigeants de l’époque, le présent et l’avenir s’écrivaient majoritairement dans une optique géopolitique, économique et stratégique qui faisait l’alpha et l’oméga des relations internationales. La question environnementale, même si elle était déjà présente, est ainsi passée très longtemps au second plan. Trop longtemps.
Le Sommet de Rio, en 1992, bien que réunissant 120 chefs d’États et de gouvernements et 189 pays, n’a produit malheureusement que peu d’effet. Depuis, cette question nous rattrape et les alertes sont nombreuses et répétées, plus vives chaque année qui passe. Depuis, la science s’est faite plus précise et certains effets du dérèglement climatique plus visibles.
« Nous avons besoin, toutes et tous, d’un élan collectif et de solidarité. »
Depuis, personne ne remet sérieusement en doute sa réalité. Nous devons affirmer et mettre en oeuvre des actions ambitieuses qui seront décisives pour l’avenir. Beaucoup de citoyennes et de citoyens, en association ou non, beaucoup de collectivités, se sont déjà engagés dans cette voie. Il nous faut unir nos forces pour contribuer, chacun et chacune, au mouvement qui doit s’amplifier. En ces temps difficiles, l’union est de mise. Car les actions à mettre en oeuvre, pour être efficaces, devront être menées sur tous les fronts en même temps, avec, en ligne de mire, nature et santé préservées, état de droit, égalité et justice sociale. (…)
En tant que collectivité territoriale, le Conseil départemental doit lui aussi être au rendez-vous des principaux défis du présent et de l’avenir. En tant que collectivité territoriale des solidarités, il doit l’être d’autant plus.
(…)
La préoccupation environnementale est bien présente, mais certainement encore pas assez puissante, c’est la raison pour laquelle nous proposons une nouvelle charte d’engagement, comme un nouvel élan pour le Département. Dans ces engagements, figure la création d’un collège des transitions, qui se propose de créer du lien entre toutes les initiatives finistériennes et d’impulser ainsi de nouvelles dynamiques. (…)
Si je devais à ce stade résumer en quelques mots les objectifs qu’il paraît important de poursuivre après cette année d’échanges sur la question environnementale, je dirais que nous avons besoin, toutes et tous, d’un élan collectif et de solidarité. Le Département peut s’engager en soutien d’une dynamique territoriale autour des grands enjeux, en articulation, en complément, en coopération avec les autres parties prenantes. Nous avons, en Finistère, la culture de la transition, du dialogue. Saisissons-en nous ! Personne ne peut se prévaloir d’un bilan exemplaire. Nous agissons chacun et chacune pour notre part et pouvons venir en soutien des autres si nécessaire. Lors de la conférence de l’environnement, Rob Hopkins a mis en exergue, comme condition et comme moyen, la capacité d’imagination.
Si nous admettons ne pas être parfaits, parfaites, si nous avons la volonté d’être vertueux et que nous traduisons cette volonté en action, si nous nous appuyons sur notre capacité individuelle et collective à la créativité, à l’imagination, je pense que le chemin est balisé et que les objectifs sont atteignables. Ainsi, au Conseil départemental, nous allons aujourd’hui débattre de nos orientations budgétaires. Au-delà de l’exercice financier, il s’agit bien d’un exercice politique qui nous inscrit dans une démarche d’action pour les Finistériennes et les Finistériens. Je vous propose donc d’inscrire, clairement, fortement, dans nos orientations, cette ambition de la transition et de la justice climatique tout à la fois, non pas pour nous satisfaire de l’existant, mais bel et bien pour nous associer à une dynamique collective nécessaire et l’amplifier. »
article publié dans le Cap Finistère n°1294 du 10 janvier 2020