« Le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas » a rappelé Yohann Nédélec à la fête de l’Humanité. L’élu brestois intervenait, en tant qu’administrateur du CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) et président du centre de gestion (CDG) du Finistère.
Il y a toujours eu un fonds de poujadisme, de relents anti-fonctionnaires dans notre pays. « Mais », a précisé le président du Centre départemental de gestion du Finistère, « dans ce domaine, comme dans bien d’autres, la crise du Covid a totalement changé la perception. En effet, qui était là quand il a fallu aller à la rencontre des personnes isolées ? Organiser la fabrication et la distribution des masques ? Les élus et surtout les agents des collectivités locales qui ont montré qu’ils étaient au service du public ».
Le statut de la fonction publique, instauré au début des années 80 au début du 1er septennat de François Mitterrand, par Anicet Le Pors doit être farouchement défendu car il est le garant, justement, de cet esprit de service public. Est-ce à dire qu’aucune réforme ne peut être engagée. « Tant que le statut est préservé, et que l’objectif est d’améliorer les conditions de travail et surtout le service rendu à la population, on peut discuter » estime Yohann Nédélec. « Nous sommes aujourd’hui confrontés à des difficultés de recrutement car la fonction publique territoriale n’attire plus autant qu’avant » constate Yohann Nédélec.
Plusieurs éléments expliquent ce phénomène, et notamment la rémunération. « Sur ce point, c’est l’Etat qui peut dégeler le point d’indice ». Mais le salaire n’est pas le seul élément qui explique les problèmes de recrutement. « Les maires ont besoin d’experts, et il faut donc mieux former les agents ». Le président du CDG 29 connait les difficultés des maires, dans les petites communes, pour laisser un agent partir en formation. « C’est pourquoi je propose que les CDG mettent en place un système de remplacements. »
Article publié dans le Cap Finistère n°1405 du 23 septembre 2022
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