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mercredi 25 décembre
Pour une maison des communs
Le résultat des Européennes laisse apparaître un paysage politique organisé autour de trois pôles : le parti présidentiel, dont le centre de gravité a nettement basculé à droite, le Rassemblement national et la Gauche, malheureusement, totalement éclatée.
Dans une interview accordée au Monde le 29 mai, ainsi que dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion du Conseil national extraordinaire qui s’est tenu le 28 mai, Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste, a tiré le bilan des Européennes mais a surtout tracé les perspectives pour les semaines et les mois qui viennent : parvenir à rassembler la gauche.
« Depuis l’élection présidentielle, nous vivons un moment de décomposition des cadres anciens », constate le Premier secrétaire du PS. Pour lui, le scrutin européen marque une forme de clarification et comme il l’a rappelé à la tribune du Conseil national : « ce scrutin a joué un rôle de révélateur. Nous avons aujourd’hui un bloc d’Extrême-droite, un autre, autour d’Emmanuel Macron qui se maintient au-dessus de 20 % grâce au seul renfort des électeurs qui ont fait le succès de François Fillon en 2017. La Droite s’est choisi son champion ! Et enfin, il y a, à Gauche, un potentiel inexploité, un troisième bloc constitué d’une Gauche fragmentée, qui apparaît comme faible, alors que, rassemblée, elle aurait été, le 26 mai, la première force politique de France ». Avant même le début de la campagne européenne, compte tenu de la dispersion des listes, Olivier Faure et Raphaël Glucksmann avaient prédit ce résultat. 
Maintenant que faire ? « On a pendant deux ans subi la décomposition, maintenant il faut agir sur la recomposition. C’est l’heure du big bang ! », estime Olivier Faure dans Le Monde. « La main que j’ai tendue n’est pas une simple réédition du passé, avec la volonté de caporaliser telle ou telle force », a précisé Olivier Faure.
« Je suis partisan d’une forme de dépassement des structures actuelles. Il faut créer les conditions d’une maison des communs. C’est possible à condition qu’on en finisse avec nos vieux démons. Nous avons commencé avec Place Publique, Nouvelle Donne et le Parti Radical de Gauche, en fonctionnant dans le respect réciproque et la volonté de concilier des approches voire des cultures différentes. Tout l’enjeu est de parvenir à marier la social-démocratie et l’écologie politique : il faut penser ensemble le combat social et celui pour la sauvegarde de la planète. » 
Pour Olivier Faure, l’union ne passera pas par des accords d’appareils comme on a pu en connaître au XXe siècle : « il y a des personnalités, nombreuses, des citoyens innombrables qui ont envie d’entrer dans un processus de constitution d’une structure qui porte l’ensemble de la Gauche et de l’Écologie sans avoir à choisir X, Y ou Z ».
 
Article publié dans le Cap Finistère n°1273 du 7 juin 2019
 



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