Pour une social-écologie
À l’issue du Conseil national, qui s’est tenu le 1er février, Olivier Faure a lancé un appel à l’union des forces socialistes et écologistes, qui ont vocation à se compléter.
« Nous avons fait le seul choix responsable, celui de la cohérence, celui de l’émergence d’un bloc social, écologique et démocratique face au duo Macron-Le Pen.
Le temps est venu du dépassement. Le dépassement ne doit signifier pour personne effacement, mais dialogue constructif entre des approches et des sensibilités différentes qui ont vocation à se compléter.
Le débat sur les retraites condense les enjeux fondateurs de notre identité comme la fraternité, qui fait de la solidarité le principe qui relie les femmes et les hommes, qui relie les générations ou le droit à une vie belle, à une vie digne, qui passe par un revenu décent à tous les âges de la vie.
Le socialisme est né de l’écoute des souffrances.
Le socialisme est né de la conscience des inégalités, de la révolte contre l’exploitation du travail, de la revendication de la justice et d’une vie belle et digne pour toutes et tous, au nom de notre commune humanité.
Les luttes de la gauche et du mouvement social ont donné naissance au droit du travail, à la protection sociale, à l’impôt progressif sur le revenu, au développement des services publics.
Mais ce compromis historique a reposé sur la redistribution des fruits de la croissance. Or, cette croissance était fondée sur la dilapidation des ressources naturelles, qui débouche aujourd’hui sur l’effondrement de la biodiversité et le changement climatique qui menacent la possibilité même d’une vie belle.
Les écologistes comme les socialistes se battent contre des prédateurs qui cherchent tout autant à asservir les hommes que la nature au nom de la recherche d’un profit maximal.
Le défi que représente la transition écologique, nous oblige à nous renouveler, à se réinventer, pour proposer un nouveau projet humaniste et progressiste.
Mais s’il n’est plus possible pour un socialiste de faire abstraction de la critique écologiste de nos sociétés, nous devons réaffirmer notre identité politique pour lutter contre le risque qu’une écologie déconnectée d’une approche globale de la transformation sociale.
D’une écologie qui dériverait vers une simple vénération de la nature. L’écologie en dehors de la gauche, sans la gauche, porte un nom : celui de « néo-conservatisme ».
Ce n’est donc pas d’une substitution entre socialisme et écologie politique dont nous avons besoin. Ce que le monde attend c’est l’invention d’une nouvelle gauche, française et européenne.
Une gauche qui s’appuie désormais sur ses deux grandes traditions, socialiste et écologiste, pour proposer un nouveau projet de société, social, écologique et démocratique.
Ce que le monde attend, c’est que ce projet commun soit l’alternative au règne du marché-roi et prévenir des dangers du nationalisme.
Ce que la France attend, c’est une offre politique qui ouvre une alternance à Emmanuel Macron comme aux idées de Marine Le Pen.
Alors je le dis à toutes les forces de la gauche et écologistes : le dépassement ce n’est pas pour chacun de se voir plus grand. C’est de construire ensemble en acceptant l’altérité. C’est dans cette interdépendance entre justice sociale et écologique que nous devons maintenant avancer. Ce respect mutuel de nos apports est la condition de notre réussite commune.
Puisque ce gouvernement ne veut entendre ni les syndicats, ni les grévistes, ni les manifestants, ni le Conseil d’État, ni le conseil supérieur militaire, ni les avocats, ni les infirmières, ni les dessinateurs, ni les enseignants, ni les salariés du public, ni ceux du privé... et qu’il méprise le Parlement.
Il est un message qu’il ne pourra ignorer, c’est celui des urnes !
Et pour cela, en mars, il y a un bulletin qui dira à la fois sanction du pouvoir et rassemblement social, écologique et démocratique, c’est le vote pour les listes que nous conduisons ou sur lesquelles nous figurons ! »
Article publié dans le Cap Finistère n° 1298 du 7 février 2020