La crise que nous traversons exige du courage, du sang-froid et le sens des responsabilités. Les dirigeants de ce pays, y compris dans l’opposition, doivent montrer l’exemple. C’est dans cet état d’esprit que les élu.es socialistes, maires ou parlementaires, agissent depuis l’annonce du confinement.
Mais être responsable ne signifie pas, pour les parlementaires, se transformer en « beni oui oui ». Alors que le gouvernement a proposé deux projets de loi pour faire face à l’urgence de l’épidémie de Coronavirus, le groupe socialiste a voté le premier qui ouvre quelques aides financières aux entreprises. En revanche, il s’est abstenu sur le second qui propose la création d’un état d’urgence sanitaire. L’union nécessaire dans le combat contre le Coronavirus ne signifie pas approbation de toutes les propositions du gouvernement.
Et ce n’est pas mettre en cause l’autorité de l’État et l’efficacité des services publics que de faire jouer son rôle au Parlement. Au contraire. Ce débat grandit notre démocratie. Pour les députés socialistes et apparentés, il est nécessaire de répondre à trois impératifs qui se résument en deux mots : prendre soin. Prendre soin des Français, de la France et de la République.
Prendre soin des Françaises et Français suppose de mettre à leur disposition tout ce qui peut les protéger ou les soigner du COVID-19 : masques, tests de dépistage, respirateurs, bouteilles d’oxygène, gel hydroalcoolique… S’il le faut, l’État doit réquisitionner les industries qui peuvent produire rapidement ces matériels.
Pour prendre soin de la France, il faut anticiper les difficultés économiques auxquelles seront confrontées les entreprises. C’est dans cette optique que les députés socialistes et apparentés proposent d’annuler des cotisations des petites entreprises et des indépendants. Mais aussi de doubler le fonds de soutien à destination des petites entreprises et des indépendants et de la faire passer d’un à deux milliards d’euros afin que les entreprises qui ont subi une perte de 50 % de leur chiffre d’affaire (et non 70 % comme dans le projet du gouvernement) puissent y être éligibles.
Pour ne laisser aucune entreprise en difficulté, un fonds de soutien pour toutes les activités frappées par les mesures de confinement doit être créé. « Si le confinement est une mesure incontournable, elle aura de lourdes conséquences sur un ensemble d’activités, nous pensons aux libraires, aux associations d’aide alimentaire, au spectacle vivant », explique la présidente du groupe, Valérie Rabault.
Enfin, prendre soin de la République consiste à garantir, coûte que coûte, le contrôle démocratique de l’état d’urgence. Les pouvoirs exorbitants ne doivent être confiés que pour des délais raisonnables. Nous avons obtenu une date butoir à laquelle le régime de l’état d’urgence sanitaire disparaîtrait de notre système juridique. Cette date est fixée au 1er avril 2021.
Article publié dans le Cap Finistère n°1306 du 3 avril 2020
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