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mercredi 25 décembre
Priorité aux idées
Pendant le confinement, la réflexion et le débat d’idées se poursuivent au PS. Même si les locaux sont encore fermés, les réunions se tiennent en visio-conférences et internet permet la diffusion et le partage de Tribunes.

« La parole du PS, si elle n’infuse pas immédiatement, est plus présente chaque semaine », s’est félicité Yohann Nédélec, en préambule, de la visio-conférence qui a réuni le secrétariat et le bureau fédéral, le 2 mai. Pour le Premier secrétaire fédéral, il faut souligner cette montée en puissance voulue et accompagnée par Olivier Faure, alors qu’en 2018, les médias ne pensaient même plus à contacter le PS. « Maintenant, il n’y a pas deux jours sans que notre Premier secrétaire ne soit pas invité. Ce n’est pas pour brasser du vent ou faire du bruit avec sa bouche, mais pour expliquer une vision du travail en commun de ce que peut faire la gauche », a précisé le Premier secrétaire fédéral.

Les socialistes réclament un plan de relance au gouvernement, mais s’imposent pour eux-mêmes un plan des idées. Et en Bretagne, le BREIS, qui permet d’associer toutes les fédérations, semble la structure la plus adaptée pour cet exercice.

Compte tenu de l’actualité brulante, les socialistes bretons vont d’abord se pencher sur le dossier de la santé et poser de manière directe la question de sa régionalisation.

La réflexion s’engagera autour d’une note rédigée par Jean-Jacques Urvoas qui met en lumière les paradoxes de notre système de santé.

« La France est le seul grand pays d’Europe où le maintien d’une maternité à Guingamp (6674 habitants) remonte jusqu’au ministre de la Santé en personne. Mais pourtant quand une catastrophe sanitaire défie notre système de soins, l’État ne peut réagir sans le soutien actif des collectivités territoriales », note l’ancien Garde des Sceaux.

C’est tout le paradoxe qui structure notre architecture sanitaire et que met puissamment en lumière le Covid-19 : depuis 2009, date de création par la loi des Agences Régionales de Santé, l’État reconnaît que l’échelon régional est pertinent pour organiser la nécessaire régulation du système de soin sans pour autant qu’y soient associées pleinement des collectivités qui maillent le territoire.

C’est par visio-conférence que sera organisé le débat sur la régionalisation du système de santé à l’occasion d’une conférence militante dont la date reste à déterminer.

« Il y a quelques mois, le PS n’était même pas invité. Maintenant Olivier Faure est interviewé tous les deux jours. »

D’autres contributions permettent de nourrir le débat. Elles défendent toutes le développement du service public et le renforcement du rôle de l’État. « 

Pour l’industrie, la priorité a été donnée dans les années 60 et 70 à l’aéronautique, au nucléaire. Nous avons perdu pied dans le machinisme, la machine outils », rappelle Tino Kerdraon. « L’Allemagne, la Chine et d’autres pays émergents en ont profité. Parallèlement, dans la fabrication des différents produits, nous sommes dépendants de différents pays, surtout la Chine qui fabrique des composants qui nous sont indispensables à la réalisation de nos productions. C’est particulièrement vrai pour nos médicaments. » Pour l’ancien député de Brest, nous avons besoin de renouer avec la planification afin de ne pas laisser le profit et le libéralisme exacerbé dominer le monde et en ce qui nous concerne particulièrement, la France et l’Europe.

« Nous avons besoin de renouer avec la planification. »

Dans une Tribune publiée le 29 avril, Gwenegan Bui préconise aussi une réindustrialisation du pays. « La relocalisation de la production en Europe, la souveraineté assumée et la maîtrise publique de secteurs stratégiques, comme l’organisation de leurs territoires ne seront bientôt plus des gros mots mais des politiques publiques qui s’imposeront ». Pour le conseiller régional, la Bretagne, de par sa géographie, reste la région la plus adaptée. « Elle n’a qu’un voisin : la mer. Elle n’est pas terre de passage, ni terre de concentration de populations. Son relatif éloignement de la banane bleue lui a octroyé un décalage salutaire face à la progression nationale de la pandémie. C’est ce temps, ce décalage qui est et sera alors à mettre au service du pays pour renforcer nos défenses collectives.

Son territoire, ses ouvriers, ses ingénieurs offrent une capacité de production qu’un État stratège doit valoriser pour l’avenir. Un nouveau pacte productif devra se nouer entre l’État, les industriels et les régions à l’issue de cette pandémie. La Bretagne doit devenir une terre de production pharmaceutique pour créer cette redondance vitale. Elle en porte déjà quelques trop rares fleurons. »

La crise du Covid-19 est loin d’être terminée et elle appelle de nouvelles réponses. Aux socialistes de contribuer à cette réflexion collective.

 
 
Article publié dans le cap Finistère n°1312 du 15 mai 2020
 



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