Rail : la mobilisation continue
« Je sais à quel point l’objectif de relier la pointe bretonne à Rennes en 1 h 30 et à Paris en 3 h 00 est important pour tous les Bretons. C’est un objectif que l’État continue de partager avec vous. Je tiens ici à redire que, sur cet objectif, nous resterons engagés. » À Quimper, au mois de juin, Emmanuel Macron avait pourtant tenu des propos encourageants. Pire, Stéphane Papebach, directeur de OUIGO, vient d’annoncer le développement des nouvelles offres de transport… qui ne vont pas plus loin que la gare de Rennes. La présidente du Conseil départemental du Finistère, Nathalie Sarrabezolles, a interpellé, par courrier, Guillaume Pépy, PDG de la SNCF.
« Alors que l’amélioration des temps de trajets entre Paris et Rennes, aux portes de la Bretagne, a marqué une hausse considérable de la fréquentation (+ 27 %) et que les attentes des Finistériennes et des Finistériens restent fortes en matière de mobilité, nous recevons votre choix d’exclure l’ouest breton de l’offre OUIGO comme un nouveau coup porté au développement des déplacements, particulièrement des déplacements à coût accessible, pour les habitantes et habitants de la pointe bretonne.
Vous l’avez dit : “ La pertinence du modèle OUIGO repose sur les grandes villes desservies par la grande vitesse. ” Si beaucoup reste à faire en termes d’aménagement du territoire et d’intérêt général, il apparaît que ce choix ne fait donc qu’accentuer l’iniquité de départ et le déséquilibre. »
Se faisant la porte-parole des élu.es du Finistère, la présidente du Conseil départemental a insisté auprès du PDG de la SNCF : « Il nous paraît important que vous puissiez étudier la faisabilité d’un déploiement plus large de ces lignes à destination et des gares de Brest et Quimper. Le bénéfice serait ainsi partagé entre usagers de vos lignes, de tous âges et de toutes conditions, hommes et femmes, actifs, entrepreneurs, commerçants, professionnels du tourisme, étudiants, chercheurs, qui, s’ils sont pour certains géographiquement en périphérie des centres de décisions français et européens, n’en sont pas moins des acteurs et actrices essentiels.
D’autant que les améliorations de l’accès aux portes de la Bretagne commencent à donner des résultats visibles, mais les perspectives de développement restent encore fortes. Nous le savons, les opportunités créées grâce à votre offre pourraient être considérables à plusieurs titres. Les effets sont d’ailleurs parlants : la fréquentation entre l’Île-de-France et Bordeaux a, par exemple, augmenté de 70 % en une année après l’ouverture de la nouvelle ligne. »
Article publié dans le Cap Finistère n°1240 du 28 septembre 2018