Recherche : notre contre-projet
Le développement de la recherche est un enjeu majeur pour notre pays. Car, depuis quinze ans, nous avons pris du retard par rapport à nos voisins. En 2007, la France et l’Allemagne consacraient chacune 0,74 % de leur PIB à la recherche publique. En 2000, la France était le cinquième pays de l’Union européenne pour l’investissement dans la recherche (en % de PIB), derrière la Finlande, l’Allemagne, le Danemark et la Suède. En 2018, elle est désormais septième, également devancée par l’Autriche et la Belgique.
Il est urgent de renverser la tendance. Or, la loi de programmation présentée par le gouvernement n’est pas à la hauteur des attentes du monde de la recherche.
« Une loi de programmation n’engage que ses programmateurs et programmatrices, car dans la mécanique parlementaire seuls les crédits budgétaires votés en loi de finances actent - ou non - les engagements pris », précise Valérie Rabault, présidente du Groupe socialiste et apparentés.
Fidèle à sa doctrine qui consiste à s’opposer, lorsque c’est nécessaire, mais à toujours proposer, le groupe socialiste a présenté 25 propositions.
Les chercheurs français sont enthousiastes et passionnés. Cependant, ils doivent être confortés et se sentir soutenus par la puissance publique. C’est pourquoi, il est essentiel d’augmenter les budgets des laboratoires et de programmer des investissements dans les locaux de recherche à hauteur, au moins, de 150 millions d’euros par an.
Toute la communauté universitaire dénonce la précarité dans laquelle se trouvent les jeunes chercheurs. Parmi les paradoxes de la recherche française figure, en effet, le niveau des rémunérations, notoirement inférieur à celui proposé pour des postes équivalents à l’étranger. Cette rémunération n’a jamais bénéficié d’un plan de revalorisation, sans doute parce que les postes de chercheurs continuent à susciter de l’intérêt comme le démontre le nombre de candidats et ce, malgré la faiblesse des salaires proposés. Néanmoins, cette forme d’hypocrisie ne doit pas perdurer et les chercheurs doivent être payés décemment. Si ce projet de loi de programmation annonce des revalorisations, il le fait sous forme de prime et n’annonce un montant que pour l’année 2021. Les députés socialistes proposent de consacrer 200 millions d’euros par an, de 2021 à 2025, inclus à cette revalorisation. Ceci représenterait une augmentation moyenne de 1 600 euros par an.
La crise sanitaire a mis en lumière l’importance de la recherche scientifique à la fois pour trouver des vaccins contre de nouvelles maladies mais aussi pour donner à l’ensemble de la population les éléments indispensables à la compréhension de phénomènes complexes. Le contre-projet des socialistes vise à répondre à ces deux défis.
Article publié dans le Cap Finistère n°1326 du 2 octobre 2020