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mercredi 25 décembre
Réponses à emporter
La CFDT du Finistère a organisé les 22, 23 et 24 septembre, pour marquer la rentrée sociale, une opération « réponses à emporter » en direction des salariés. Son secrétaire général Frédéric Huon et sa secrétaire départementale Solenn Talarmin nous présentent les enseignements de ces rencontres. 
 
Cap Finistère : Pourquoi avoir choisi de faire votre rentrée avec l’opération « réponses à emporter » ? 
Frédéric Huon : Certains ont préféré effectuer une rentrée syndicale « classique ». Nous, nous avons considéré que, dans le contexte, ça ne correspondait pas aux attentes des salariés qui ne souhaitent pas descendre dans la rue. Dans les permanences que nous avons tenues cet été nous avons bien senti monter les inquiétudes. Par exemple, nous avons eu connaissance de quelques cas d’employeurs qui refusaient des ruptures conventionnelles et qui poussaient les salariés à démissionner pour ne pas avoir à payer d’indemnités ou de jeunes en situation très précaire qui avaient des problèmes de logement ou de stages. Mais, même en période de crise, les salariés doivent faire valoir leurs droits. 
Nous voulions aussi casser l’image d’Epinal des syndicalistes qui, dans l’imaginaire collectif, passent leur temps à manifester ou à bruler des palettes. Cela ne correspond pas à la réalité. Nous avons des centaines de représentants qui siègent dans des instances collectives comme la CAF, la MSA, l’assurance maladie ou Pôle emploi…Nous avons mobilisé 120 conseillers pour répondre aux questions des salariés et les informer sur leurs droits. Et comme nous savons que beaucoup hésitent encore à franchir la porte de nos permanences nous avons décidé d’aller à leur rencontre pour les écouter, les conseiller, les informer et éventuellement les accompagner si nécessaire. 
Au total, nous avons été présents sur 19 points de contact dans tout le Finistère (Brest, Quimper, Morlaix, Concarneau, Carhaix …) soit dans nos locaux, soit en itinérants sur des parkings ou des gares. Nous avons distribué plus de 600 pochettes dans lesquelles les salariés pouvaient trouver des informations sur leurs droits. En parallèle, nous avons organisé une consultation en ligne sur les conditions de travail. Tous ces éléments vont nous permettre d’affiner nos revendications. 
 
Cap Finistère : Quels enseignements retirez-vous de ces échanges ? 
Solenn Talarmin : On parle beaucoup de plans sociaux qui interviennent depuis quelques semaines mais on voit beaucoup moins les milliers de salariés dans des TPE ou des PME qui perdent leur emploi ou qui voient leurs conditions de travail se dégrader. Grace à l’opération « Réponses à apporter » nous avons, par exemple, découvert la fermeture du magasin GIFI à Landivisiau qui entraine le licenciement de 5 salariés, qui avaient entre 20 et 30 ans d’ancienneté. Ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres. Ces « invisibles » ne peuvent pas manifester mais leur situation doit être prise en compte et ils et elles doivent être accompagnés. 
Frédéric Huon : On sent une très grande inquiétude chez les salariés en cette rentrée. Ils ont fait preuve d’une grande conscience professionnelle pendant le confinement, le plus souvent sans remerciements. On note aussi de la résignation à un moment où certains employeurs profitent de la crise pour « serrer la vis » et faire accepter n’importe quoi. 
Cap Finistère : Le bilan de ces rencontres est donc positif 
Frédéric Huon : Tout à fait. Cette opération s’est déroulée dans toute la France et maintenant le bureau et le conseil national vont analyser les réponses pour affiner nos revendications. 
Cap Finistère : Quels sont vos points de vigilance pour cette rentrée dans le Finistère ? 
Frédéric Huon : Nous sommes particulièrement inquiets pour deux secteurs dans le Finistère : le bassin de Carhaix et celui de Châteaulin. Le plan de départs de l’usine Marine Harvest ou la fermeture du site FJ autocars sont des coups durs pour Châteaulin. 
Parmi les secteurs d’activité les plus touchés, on trouve bien sûr celui des transports avec la Brittany Ferries à Roscoff, ou Hop ! à Morlaix. En ce qui concerne la Brittany Ferries, qu’il faut aider à traverser la crise, la CFDT va être très vigilante sur les contreparties en termes d’emplois et de conditions de travail. 
Le trafic aérien traverse une période difficile qui peut mettre en danger des aéroports comme celui de Brest et surtout celui de Quimper, pour lequel nous sommes inquiets. Mais d’une manière plus générale la question de l’accessibilité du Finistère est pour nous cruciale pour garder et attirer des entreprises à la pointe du Finistère. 
Nous sommes également très préoccupés pour le secteur de l’événementiel et des bars et restaurants. Après le confinement, l’été leur a permis de sortir un peu la tête de l’eau mais le syndicat des services est très inquiet pour les semaines et les mois qui viennent. 
 
Article publié dans le Cap Finistère n°1326 du 2 octobre 2020
 



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