Retraites : nous exigeons le retrait !
Il y a tout juste un an, l’édito de rentrée de Cap Finistère s’intitulait Dialoguons ! Malgré de nombreuses mises en garde, le gouvernement avait refusé de répondre aux revendications de Français et c’est contraint et forcé que le président de la République avait annoncé un Grand débat.
Où en sommes-nous un an après ? Toujours dans une impasse. Sauf que la carte du Grand débat ne peut plus être jouée par ce pouvoir qui n’arrive décidément pas à écouter les Françaises et les Français. Non seulement, rien n’est sorti de cette consultation mais en plus le gouvernement s’entête maintenant à vouloir imposer une réforme des retraites dont personne ne veut. Face à cette situation, et après un mois de grèves, 65 dirigeants de gauche ont lancé, le 5 janvier, une pétition en ligne pour exiger le retrait du projet de réforme des retraites, que chacun peut signer sur
https://lapetitionretraite.fr/.
Pour Olivier Faure, signataire de l’appel lancé le 5 janvier, le retrait de ce projet reste la seule solution : « on n’improvise pas un basculement pareil sans garanties. Il est temps de tout reprendre. D’ouvrir une vraie négociation dans laquelle seraient comparées les solutions permettant d’ouvrir de nouveaux droits sans régressions. Le remboursement intégral de la dette sociale en 2024 ouvre des perspectives. À compter de cette date les fonds de la Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale) pourront être employés à d’autres tâches : amélioration de nos retraites, renforcement de l’hôpital et des Ehpad », a expliqué le Premier secrétaire du PS dans une interview à Libération.
Dans la Tribune qui accompagne la pétition en ligne, signée par plus de 60 000 personnes en quelques heures, les premiers initiateurs expliquent leur démarche : « Depuis le 5 décembre, des millions d’hommes et de femmes se retrouvent dans les grèves, dont beaucoup en reconductible et les manifestations à l’appel des organisations syndicales.
Ils et elles rejettent la réforme du système de retraites que veulent leur imposer le président de la République et son gouvernement.
Ce projet n’est pas acceptable, car il est porteur de régression des droits de chacune et chacun : toutes les hypothétiques avancées proposées par le gouvernement devraient être financées par des baisses de pensions ou par l’allongement de la durée de la vie au travail. D’autres choix sont pourtant possibles.
C’est pourquoi nous demandons le retrait du projet présenté par le premier ministre, afin que soient ouvertes, sans délai, de vraies négociations avec les organisations syndicales, pour un système de retraites pleinement juste et solidaire, porteur de progrès pour toutes et tous, sans allongement de la durée de la vie au travail. »
article publié dans le Cap Finistère n°1294 du 10 janvier 2020