S’appuyer sur le bilan pour préparer l’avenir
Pour nourrir notre projet, un débat sur notre bilan est nécessaire. » Dans un courrier adressé aux secrétaires de sections, Arnaud Platel, secrétaire fédéral au projet et au Breis, explique l’enjeu du débat qui va s’ouvrir sur le bilan du quinquennat de François Hollande, mais aussi, d’une manière plus générale sur l’action du PS depuis les dernières décennies.
« Élaborer un projet n’est pas chose aisée. Il l’est d’autant moins lorsque, sous prétexte de faire “ table rase ” du passé, il s’épargne l’évaluation des actions précédentes pour ne se tourner que vers l’avenir.
C’est le péché originel de toute promesse qui, parce qu’elle fait l’économie d’une étude de ce qui a fonctionné ou non précédemment, participe à la décrédibilisation progressive de la parole publique », rappelle le secrétaire fédéral.
« Sans racines et construite sur des “ sables mouvants ”, l’action promise se dévitalise alors et, non tenue, finit par entraîner avec elle la confiance en notre démocratie. La “ renaissance ” du Parti Socialiste passe par cette prise de conscience. »
Pour Arnaud Platel : « C’est seulement à ce prix que le Parti Socialiste pourra valablement assurer de la sincérité de ses engagements futurs et convaincre du bien-fondé de son existence dans une démocratie plus que jamais en manque d’idées. L’étude de ce bilan doit résoudre l’équation suivante : en quoi un parti qui a permis tant d’avancées sociales dans l’histoire, de la mise en place des congés payés à l’instauration du compte “ pénibilité ”, s’est vu progressivement intenter des procès en trahison et en incompétence jusqu’à sa défaite historique en 2017 ? »
Pour répondre à cette question, les socialistes devront regarder leur bilan avec lucidité, reconnaître leurs torts sans toutefois omettre d’affirmer que le progrès social et humain n’aurait pu être ce qu’il est sans leur action. En effet, le résultat de l’élection présidentielle de 2017 ne peut effacer l’abolition de la peine de mort, les lois de décentralisation, la retraite à 60 ans, la création du RMI, les 35 heures, le mariage pour tous…
Parce que l’évaluation de ce bilan passe nécessairement par des débats auprès des militants et sympathisants et parce que ce bilan a aussi des conséquences sur notre territoire, la Fédération du Finistère a demandé à ses secrétaires de sections d’engager une réflexion.
Cette réflexion collective sera débattue et fera l’objet d’une restitution lors du Conseil fédéral qui se tiendra, le samedi 8 décembre à Carhaix. S’ensuivra, à partir de ces échanges, l’élaboration d’un document qui servira de base à la rédaction du projet des socialistes.
Article publié dans le Cap Finistère n°1248 du 23 novembre 2018