« Hâtez-vous lentement et sans perdre courage, vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. » Les socialistes du Finistère suivent à la lettre ces conseils, pour la préparation de leurs projets pour Départementales et Régionales.
Le système de santé a tenu
Initialement programmés en mars 2021, ces scrutins se tiendront probablement, au mois de juin.
Pour le Premier secrétaire fédéral, Yohann Nédélec, « ce délai doit être mis à profit pour peaufiner le projet que nous présenterons aux électrices et aux électeurs pour les Régionales et les Départementales ».
Le 12 décembre, le débat portait sur les conclusions à tirer de la crise et leur traduction concrète dans les prochains programmes électoraux.
« Notre système de soins a plutôt bien rempli sa mission. »
« Le BREIS a déjà abordé la question de la gouvernance du système de santé au mois de mai », a rappelé Forough Salami-Dadkhah. À l’issue du premier confinement, les leçons à tirer concernaient surtout la gouvernance des ARS (Agences Régionales de Santé), leur décentralisation et l’indispensable retour des élus au sein de leurs directions.
Avec le recul, l’expérience d’un deuxième confinement assez différent, d’autres leçons doivent être tirées avant d’être reprises dans les projets électoraux.
Élisabeth Jouneaux, référence du BREIS pour les questions de santé, et Pascal Benard ont posé les termes du débat et esquissé les pistes de réflexions pour améliorer notre système de santé et permettre aux Départements et Régions de mieux protéger leurs concitoyens.
La crise que nous traversons était, à la fois, prévisible et inattendue.
Prévisible car régulièrement, avec plus ou moins d’intensité, des pandémies apparaissent, se développent avec plus ou moins d’intensité puis disparaissent ou sont maîtrisées. La plus tristement célèbre, si on se limite au XXe siècle, reste la grippe espagnole qui, en 1918- 1919 coûta la vie à près de 50 millions de personnes. Mais il y a d’autres exemples comme le SRAS au début des années 2000 ou la grippe H5N1 en 2009. On pourrait aussi citer la grippe asiatique de 1957 ou la grippe de Hong Kong de 1968.
« Nos réponses doivent être solidaires, globales et préventives. »
Donc, tous les spécialistes de la santé savent très bien, qu’à intervalles plus ou moins réguliers, le monde est confronté à des épidémies qui sont de moins en moins maîtrisables. En effet, en 2019, on a comptabilisé 4 milliards de vols internationaux. De plus, les scientifiques alertent régulièrement les pays qui bordent l’Arctique sur les dangers de la fonte du permafrost qui pourrait libérer des virus jusqu’à présent inconnus.
Et pourtant nous avons été surpris. Il existe bien des plans blancs dans les hôpitaux, mais ils sont destinés à répondre, très rapidement, à des attaques terroristes sur un territoire bien précis. Mais aucun plan n’avait anticipé un afflux massif de patients, en réanimation, sur l’ensemble du territoire.
Quelles leçons tirer ? Il est essentiel de repenser le long terme et de planifier, par exemple, la gestion de nos stocks de masques. D’autant qu’aucune économie n’a pu être réalisée puisque la reconstitution, en urgence, a coûté bien plus cher qu’un réapprovisionnement régulier.
Cela doit aussi inspirer un changement de doctrine en matière de souveraineté médicale. Nous dépendons, en effet, des productions chinoises pour les masques, mais aussi pour un grand nombre de molécules, dont nous pourrons avoir besoin dans un futur plus ou moins proche.
Cependant, il convient tout de même de reconnaître que notre système de soins a plutôt bien rempli sa mission.
Alors quelles réponses apporter à cette crise ? Pour les socialistes bretons, elles doivent être solidaires, globales et préventives.
C’est justement dans cette optique de développement de la prévention que Jean-Yves Carn, secrétaire de la section de Guilers, a évoqué la question du Sport santé. « Car, alors que chacun connaît les vertus thérapeutiques du sport, il est très difficile de mettre en place les activités qui pourraient soulager les patients. »
Tout le monde voit bien que la santé mentale des Françaises et des Français a été malmenée par cette crise. « Attention à la dépression collective », a prévenu Serge Rousseau, de la section des Abers, qui appelle à anticiper ce phénomène.
Les départements et les régions disposent de plusieurs leviers pour mener des opérations de prévention dans le domaine de la santé, notamment en direction des collégiens, des lycéens ou des apprentis, ont rappelé Élisabeth Jouneaux pour la Région et Kévin Faure pour le Département.
Une crise prévisible mais inattendue
Un des enjeux évoqué dans le débat militant concerne aussi la question des déserts médicaux et plus globalement la démographie médicale, comme l’a souligné Daniel Le Bras de Quimperlé. Nul doute que ces enjeux seront au cœur des débats des formations politiques quand la crise sanitaire actuelle rappelle la nécessité d’une meilleure adéquation entre besoins de la population et offre de santé sur les territoires.
Cette première rencontre sera suivie de plusieurs autres, au début de l’année 2021, notamment pour affiner les propositions des Conseils départementaux autour du revenu de base.
Article publié dans le Cap Finistère n°1336 du 18 décembre 2020
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