Le projet de service national obligatoire d’un mois pour les jeunes de 16 ans suscite, au mieux, des réticences, au pire de l’hostilité.
« Sur cette question on ne part pas de rien puisque de nombreux rapports ont déjà été publiés », souligne Patricia Adam. « En effet, à la suite des attentats qui ont frappé notre pays, la question d’une période durant laquelle toute une classe d’âge se retrouverait pour renforcer la cohésion nationale a été posée. »
Pour l’ancienne présidente de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale, tous ces rapports arrivaient à la même conclusion : si on veut vraiment que les jeunes Français prennent conscience de ce qu’est la République et acquièrent des connaissances et des compétences en matière de sécurité et de défense, « il faut, au moins, six mois. En dessous, ça ne sera pas efficace ». Pour arriver à cette conclusion, les parlementaires ont consulté des experts et se sont inspirés d’exemples étrangers.
Une classe d’âge représente environ 800 000 personnes. Toutes les estimations arrivent au même résultat : il faudrait 4 milliards d’euros par an.
Le groupe Nouvelle Gauche est très sceptique sur la faisabilité d’un tel dispositif aussi bien pour des raisons budgétaires (plusieurs milliards d’euros par an), que pour des raisons logistiques. Comment pourrons-nous accueillir, encadrer et accompagner plus de 800 000 jeunes chaque année ?
Pour les député.es socialistes, il convient plutôt de mettre en place un parcours citoyen tout au long de la scolarité, de l’école élémentaire à la fin des études secondaires, ponctué de moments forts (cérémonies, visites, rencontres…).