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mercredi 25 décembre
Tanguy Prigent : socialiste et paysan

Tanguy Prigent tient une place unique dans le cœur et la mémoire des socialistes finistériens. Il reste, en effet, associé aux moments les plus glorieux comme aux moments les plus sombres de notre histoire.

- Le Front populaire, dont il sera tout jeune député (avec Jean Louis Rolland)
- en 1940 le refus d'accorder les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain
- la Résistance au sein du mouvement Libération Nord
- la Libération qui le fait Ministre de l'Agriculture
- la IV eme République qui le fait de nouveau ministre des Anciens combattants et le voit dominer et animer de sa personnalité la fédération
- la V eme République, avec son double "Non" à De Gaulle et à Guy Mollet, la rupture de 1959 puis le passage au PSA et au PSU dont il sera l'une des figures de proue.


Son parcours fut d'autant plus impressionnant qu'il est "tombé dans le socialisme" alors qu'il était très jeune. Né le 11 octobre 1909 à Saint Jean du Doigt, il fonde la section SFIO de sa commune en 1927, à 16 ans. A 18 ans, il publie ses premiers articles dans "le Breton Socialiste", dont il deviendra plus tard le rédacteur en chef, puis le directeur de la publication.

En 1934, il remporte les élections cantonales mais est invalidé car il n'a pas encore l'âge recquis (25 ans) pour être élu.

"Fils de la terre", en symbiose profond avec le milieu paysan "paysan socialiste" et "socialiste-paysan" tout à la fois, il a consacré sa vie au service de l'agriculture et des paysans. Comme militant coopératif et syndical, par la plume et par l'action, comme élu local, député et à plus forte raison ministre, il a consacré œuvre de toutes ses forces à l'amélioration des conditions de vie, à la modernisation des structures (statuts du fermage et du métayage...), à l'évolution des mentalités, à la démocratisation.

Avec lui, le socialisme rencontre la terre et s'y implante. Mais son combat ne saurait se limiter à ce secteur. Avec fougue, précocité, une inlassable et harassante activité, il se bat partout pour une certaine conception de l'homme, pour sa libération de toute forme d'aliénation et d'exploitation. Intransigeant dans les principes, ferme sur ses convictions, comme le démontrent ses refus majeurs de 1940 et de 1958, c'est un combattant que R. Gravot qualifiera en 1958 de "magnifique".

Sa rupture de 1958 laisse une SFIO bien affaiblie. Mais au PSA d'abord, puis au PSU, derrière Mendés France, il veut un parti plus "pur" et plus moral, un socialisme plus ouvert et plus moderne.
Dans l'éclatement de la famille socialiste cheminaient de nouvelles approches, se creusaient de nouveaux sillons ; la maladie et la mort ne permirent pas à Tanguy-Prigent d'assister à ce regain, cette envie de nouvelles moissons.




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