Pour quoi nous battons-nous ? Pour qui nous battons-nous ? Avec qui nous battons-nous ? Voilà les questions que les socialistes, avec leurs partenaires et des représentants des forces syndicales et associatives, se sont posées le week-end dernier au Campus 2022 à Blois.
Alors que cette rentrée s’annonce particulièrement compliquée pour des millions de familles, le gouvernement reste passif, ou pire, prépare de nouvelles mesures qui frapperont en priorité les plus modestes. Les salaires augmentent moins vite que l’inflation et déjà des projets apparaissent pour réduire encore les prestations pour les demandeurs d’emploi ou repousser l’âge de départ à la retraite.
Dans le même temps, rien n’est fait pour accorder la présomption de salariat aux travailleurs des plateformes, pour progresser sur l’égalité femmes/hommes ou réduire les profits de spéculations.
Il y a aujourd’hui un débat sur le partage de la valeur ajoutée qui ne peut plus être ignoré.
Les chiffres sur les superprofits sont éclairants. Or, le gouvernement a rejeté l’amendement sur leur taxation défendu par Christine Pirès Beaune, au mois de juillet.
De même, en 2021 le CAC40 a fait exploser son précédent record qui datait de quinze ans : 174 milliards d’euros de bénéfice ! Du jamais vu !
Mais le gouvernement refuse d’intervenir. Pire, il se refuse à augmenter les impôts alors que selon l’OCDE, la part pesant sur les individus représentait 11% des recettes fiscales de l’État, il y a trente ans. Elles en pèsent le double aujourd’hui.
Dans le même temps, la part de l’impôt sur les sociétés a baissé. Les entreprises et leurs actionnaires ont bénéficié des largesses du gouvernement, comme la fin de l’ISF, l’allègement de la fiscalité sur les dividendes avec la flat tax, la réduction de huit points de l’IS ou la baisse des impôts de production.
Les grands patrons utilisent le bouclier des PME pour légitimer leurs demandes. Mais en réalité, les 197 000 petites entreprises ont un taux d’imposition réel de sept points supérieurs aux grandes entreprises.
Face à cette scandaleuse explosion des inégalités, Olivier Faure a proposé que l’ensemble des parlementaires de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale dépose à la rentrée parlementaire un projet de référendum d’initiative partagée (RIP). La question serait : « Français, êtes vous favorables ou non, à la taxation des superprofits pour vous rendre du pouvoir d’achat et engager la transition écologique ? » « Et nous verrons quels sont les députés ou sénateurs courageux prêts à joindre leurs signatures à celle de la Gauche. Ce combat, nous pouvons le remporter, dès à présent, par la mobilisation de l’opinion, comme nous avions su le faire, toute la gauche déjà rassemblée, contre la privatisation d’ADP », a annoncé Olivier Faure.
article publié dans le Cap Finistère n°1402 du 2 septembre 2022
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