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mercredi 25 décembre
Touche pas à mon Hop !
« S’il faut se lever pour sauver l’emploi, le pays de Morlaix se lèvera ». Le 8 juillet, devant l’entrée de l’aéroport de Ploujean, Jean-Paul Vermot n’y est pas allé par quatre chemins pour résumer l’état d’esprit des salarié.es, des élu.es et plus largement de l’ensemble des habitant.es du Pays de Morlaix, suite à l’annonce de l’abandon du site de Hop ! à Morlaix dans le cadre d’un vaste plan de réduction des effectifs au sein d’Air France. 
Ce rassemblement était organisé à l’occasion du déplacement de Pierre-Olivier Bandet, directeur général adjoint d’Air France en charge de Hop ! qui a confirmé le plan d’abandon du site de Morlaix et tenté de le justifier par l’éloignement géographique. 
« Oui, ce qui se passe ici à Morlaix est inacceptable. Quand on a entendu et cru la parole du président de la République qui a déclaré qu’aucune usine ne doit fermer dans une ville moyenne. Il y a un moment où les élus, avec les salariés, doivent dire que la parole politique se doit d’être crédible ». 
En effet, à l’occasion de la fin de la convention pour le climat Emmanuel Macron a déclaré que les villes moyennes auront un traitement spécial dans le redressement nécessaire après la crise du confinement. « Nous sommes concernés au premier chef en tant que ville moyenne. On ne peut pas ici à Morlaix, être sélectionné dans un programme “action coeur de ville” qui est censé nous aider à retrouver du dynamisme et d’un autre côté avoir le groupe Air France et Hop ! qui, avec un plan de soutien de 7 milliards viennent nous expliquer qu’il faut quitter ce territoire », s’est indigné le nouveau maire de Morlaix. Comment pourrions-nous accepter qu’une partie des activités soient transférées à Nantes ou à Roissy ? On a l’impression de revoir surgir un plan que nous avons déjà combattu et qui ressort, aujourd’hui, sous couvert de la crise et avec l’argent des contribuables ! 
Ce désengagement est d’autant plus inacceptable que les élus, et en particulier ceux de Morlaix communauté, ont toujours soutenu Hop !. En septembre 2019 des investissements ont été programmés. Alors que les manifestants se rassemblaient devant le siège de Hop !, une noria de camions et d’engins de terrassement apportaient de la terre pour des travaux à l’intérieur du site. Yves Moisan, vice-président de Morlaix communauté en charge de l’économie, a expliqué de quoi il s’agissait : en accord avec Hop !, Morlaix communauté a investi 500 000 euros pour réaliser des travaux d’agrandissement d’un hangar. Et c’est ce site, en phase d’agrandissement, que Hop !, veut abandonner ! 
En plus de ces investissements, c’est un savoir-faire reconnu qui risque de disparaître. La Région a mis en place des formations pour les métiers de l’aéronautique. 
 
« Le site Hop ! de Morlaix a de l’avenir. » 
 
Ce site a de l’avenir. Oui les avions ont cessé de voler pendant le confinement. Mais qu’en sera-t-il dans deux ou trois ans ? Personne ne le sait, pas même les dirigeants d’Air France et de Hop ! 
Pour Gérard Lahellec, la crise du Covid n’est qu’un prétexte pour enclencher un plan de désengagement déjà prêt depuis longtemps. S’il était appliqué, ses conséquences auraient évidemment des répercussions sur la région de Morlaix, mais aussi sur l’ensemble de la Bretagne et les aéroports de Rennes, Brest et Quimper auraient à en souffrir. 
« En outre, nous, dans nos collectivités, nous devons rendre compte lorsque nous engageons des projets. Là, le gouvernement verse 7 milliards, Air France décide de supprimer des centaines d’emploi et d’abandonner des sites sans la moindre étude d’impact », s’est indigné le vice-président de la Région. 
À l’occasion de la session des 9 et 10 juillet, le conseiller régional Gwénégan Bui est intervenu pour dénoncer les décisions des dirigeants d’Air France. 
« Nous avons affaire à des personnes qui ne poursuivent qu’un but : augmenter la rémunération de leurs actionnaires sans la moindre considération pour l’emploi ou l’aménagement du territoire », a dénoncé Jean-Luc Fichet. « On connaît déjà le trajet des milliards accordés par l’État : il finira dans les poches des actionnaires. » Pour le sénateur, la réponse ne peut être que politique. Le sénateur du Finistère multiplie les interpellations des ministres concernés, à l’Économie et aux Transports. 
La mobilisation pour maintenir le site de Hop ! à Morlaix ne fait que commencer. Le 8 juillet, devant l’entrée de l’aéroport, salarié.es, élu.es et habitant.es ont clairement exprimé leur volonté de ne pas céder face à une logique exclusivement financière. « Toutes les hypothèses n’ont pas été étudiées pour sauver le site », ont dénoncé les représentants du personnel au sortir de leur entrevue avec le directeur adjoint d’Air France. 
La bataille pour la sauvegarde des emplois et du savoir-faire aéronautique dans le Pays de Morlaix ne fait que commencer... 
 
Article publié dans le Cap Finistère n°1320 du 17 juillet 2020
 



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