Ce n’est pas un hasard si les Socialistes ont décidé de commencer l’élaboration de leur projet pour la Présidentielle de 2022, par les questions liées au travail. Elles sont en effet au cœur de leur engagement pour la justice sociale.
Le live du projet, diffusé le 4 février, n’était qu’une étape dans le long processus d’élaboration des propositions. « Nous avons procédé à de nombreuses auditions d’experts », a rappelé Boris Vallaud. Il en ressort un premier document qui s’articule autour de trois chapitres : mieux vivre au travail, inventer l’entreprise nouvelle, mieux vivre de son travail, plus de justice et moins d’inégalités, et travailler tous, promouvoir un nouveau modèle vers la transition écologique.
Les leçons de la crise doivent être tirées : les salaires des premiers de corvées, dont le travail s’est révélé essentiel depuis un an, doivent rapidement être valorisés.
Il faut travailler pour vivre mais il ne faut pas vivre que pour travailler. Cette formule pourrait résumer l’approche des Socialistes. Il doit rester un outil d’émancipation et d’épanouissement. Et lorsqu’il ne l’est plus, la puissance publique doit intervenir. C’est le cas, notamment, aujourd’hui, pour les travailleurs des plateformes pour qui le travail s’apparente plus à un outil d’aliénation que de libération. C’est pourquoi, les Socialistes proposent de soutenir les coopératives de salariés. Mais aussi de permettre les actions de groupes pour les travailleurs des plateformes. En effet, il est tout à fait possible de requalifier les contrats de travail. Mais, ça nécessite beaucoup de temps et d’argent pour chaque salarié. Tous n’ont pas les moyens de s’engager dans de longues procédures.
« Reprendre la marche vers la réduction du temps de travail. »
La place des salariés au sein des entreprises doit, d’une manière générale, être renforcée. Ils doivent être mieux représentés dans les conseils d’administration.
C’est au travail que se créent ou se renforcent les inégalités
femmes/hommes. Comment ? Le plus souvent au moment de la naissance d’un enfant, c’est la mère qui interrompt sa carrière et le décrochage intervient à ce moment-là. D’où la proposition qui consiste à créer un congé de second parent, de la même durée qu’un congé maternité obligatoire.
« Les Français travaillent plus que leurs voisins européens », a rappelé Vincent Duchaussoy. Pour reprendre la marche de la réduction du temps de travail, les Socialistes proposent d’encourager les négociations, dans les entreprises, pour parvenir à la semaine de 4 jours.
Vers la semaine de 4 jours
Et maintenant ? Les propositions sont en ligne sur le site https://www.rdv2022. fr. Chacun peut voter, mais surtout les commenter ou les enrichir, en apportant des précisions : pour chaque proposition faut-il encourager, inciter ou imposer ? Toutes les entreprises et tous les salariés doivent-ils être concernés ou faut-il établir des seuils ? Et si oui à quel niveau ?
Article publié dans le Cap Finistère n°1342 du 12 février 2021
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