C’est bien entendu par les propositions dans le domaine social que débutele programme de gouvernement partagé de la NUPES. On y retrouve de nombreux éléments défendus par les Socialistes pendant la campagne présidentielle. S’il fallait résumer
les propositions de la NUPES de ce domaine, on pourrait utiliser le slogan : « Travailler tous, travailler mieux ».
La première ambition affichée consiste à réduire le temps de travail et faire naître une société du temps choisi.
Une conférence nationale sur la réduction du temps de travail et la prise en compte de la pénibilité sera très rapidement convoquée. Elle aura pour mission le rétablissement de la durée effective hebdomadaire du travail à 35 heures, par la majoration des heures supplémentaires, le passage aux 32 heures dans les métiers pénibles ou de nuit, immédiatement, et leur généralisation par la négociation collective ainsi que la réduction du temps de travail annuel (sixième semaine de congés payés, etc.).
Elle remettra également en cause les autorisations de travail le dimanche, ainsi que la flexibilisation, l’annualisation contrainte, l’intensification et les horaires fractionnés.
La planification écologique ambitieuse que lancera la nouvelle majorité se traduira par la création, d’au moins, un million d’emplois, dans les grands chantiers écologiques. En effet, la transition énergétique nécessitera des travaux de rénovation des bâtiments, de modernisation de notre réseau d’eau et d’électricité, de dépollution de nos mers, d’investissements sur nos voies ferrées etc.
S’il faut augmenter le nombre d’emploi, il faut aussi améliorer leur qualité. C’est pourquoi, le Contrat à Durée Indéterminée (CDI) redeviendra la forme normale et générale de travail. Pour les travailleurs des plateformes, ainsi que pour tous les salariés faussement considérés comme indépendants, la présomption de salariat deviendra la règle.
Le SMIC mensuel sera porté à 1 500 euros nets. Cette augmentation sera accompagnée d’une conférence salariale générale, mais aussi dans chaque branche professionnelle. Elles évoqueront notamment, les salaires dans les métiers occupés majoritairement par des femmes dans les secteurs du soin, du lien et du contact, mais aussi les écarts de salaires, de manière à les limiter de 1 à 20.
L’arrivée de la Gauche au pouvoir se traduit toujours par de nouveaux droits pour les salariés, au sein de leurs entreprises. Leur représentation sera renforcée dans les instances de décision, d’un tiers à la moitié selon la taille de l’entreprise. D’autres parties prenantes, comme les associations environnementales ou de consommateurs, y seront représentées. En cas de difficultés, un droit de préemption sera créé afin de permettre aux salariés qui le souhaitent, de reprendre l’activité de leur entreprise sous la forme d’une coopérative.
Elle doit aussi être synonyme de nouvelles protections, en particulier pour les demandeurs d’emploi. La « réforme » de l’assurance chômage sera abrogée. Les chômeurs seront indemnisés en fonction de leurs derniers salaires, grâce à une assurance calculée à partir du premier jour de travail. La médecine du travail sera élargie aux demandeurs d’emploi, avec visite médicale obligatoire au-delà de six mois de chômage. L’obligation d’accepter une soi-disant « offre raisonnable d’emploi » sera supprimée et les règles de radiation seront revues.
Ces nouvelles protections concerneront aussi la santé au travail. Le burn-out sera enfin reconnu comme une maladie professionnelle. La médecine du travail sera intégrée dans le service public de santé. Le tableau des maladies professionnelles sera révisé pour prendre en compte l’ensemble des risques liés à l’environnement ou à la technologie. Le nombre d’accidents du travail deviendra un critère de sélection pour l’obtention de marchés publics.
L’âge de départ à la retraite constitue l’un des principaux clivages entre la Gauche et la Droite. Alors qu’Emmanuel Macron, et ses représentants dans les circonscriptions, veulent le porter à 65 ans, le programme de gouvernement partagé prévoit au contraire de restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein, pour toutes et tous, après quarante annuités de cotisation, avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles. Pour maintenir l’équilibre du système, les dividendes, participation, épargne salariale, rachats d’action, heures supplémentaires seront soumis à cotisation patronale et une surcotisation sur les hauts salaires sera instaurée.
Article publié dans le Cap Finistère du 27 mai 2022
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