URGENCE !
Alors que la santé est la première préoccupation des Français et que 200 services d’urgence sont en grève, la majorité présidentielle vote un budget de la Sécurité sociale en déficit.
La situation est dramatique, dans nos hôpitaux, et le gouvernement repousse toujours aux calendes grecques les mesures qui pourraient apporter de meilleures conditions de travail aux personnels.
La ministre de la Santé a bien annoncé un plan d’urgence pour les Urgences de 200 millions d’euros. « Mais ces mesures ne sont pas budgétées », s’indigne Valérie Rabault, présidente du Groupe socialiste et apparentés à l’Assemblée nationale. Or, la situation exige des mesures fortes. Même la Cour des comptes tire le signal d’alarme et estime qu’il faut 20 % de personnel en plus dans les hôpitaux.
En 2018, ce gouvernement a annoncé, dans la précipitation, des mesures pour tenter de circonscrire la crise des gilets jaunes. « La quasi totalité de ces mesures consistaient à accorder des exonérations de cotisations aux travailleurs et aux entreprises », a rappelé le député socialiste Joël Aviragnet, durant le débat budgétaire.
Le gouvernement aurait dû prendre ses responsabilités et rembourser à la Sécurité sociale les pertes de recettes qu’il lui a occasionné.
C’est pour cette raison que les socialistes ont présenté un plan d’urgence pour l’hôpital et l’autonomie car, même s’ils ne sont pas en grève, les personnels des EHPAD connaissent des conditions de travail aussi dégradées que celles de leurs collègues des Urgences.
En effet, depuis vingt ans, des efforts considérables ont été consentis par tous les personnels des hôpitaux et les Français.
Entre 2012 et 2017, le déficit de la Sécurité sociale a ainsi pu passer de plus de 20 milliards d’euros à moins de 2 milliards d’euros. Et, sans l’attitude irresponsable du pouvoir, les comptes auraient pu être excédentaires cette année.
Alors que faire ? Pour les socialistes, il faut très rapidement organiser des États généraux de l’hôpital public, qui est notre patrimoine et notre bien le plus précieux. Il ne tient qu’à nous qu’il redevienne la référence mondiale qu’il était dans les années 80.
Mais face à l’urgence il faut prendre dès maintenant des décisions courageuses et ambitieuses afin de réduire l’importance de la dette. C’est ainsi que les socialistes proposent de prolonger de deux ans la durée d’apurement de la dette. C’est un peu technique mais en décidant que la fin de la Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale) interviendra en 2027 et non en 2024, il serait possible de réduire la pression qui pèse sur les hôpitaux et d’embaucher le personnel indispensable au bon fonctionnement des services.
Article publié dans le Cap Finistère n°1287 du 8 novembre 2019