C’est par un refus poli, mais ferme, que les Socialistes ont décliné l’invitation adressée par
Emmanuel Macron pour participer aux travaux du Conseil national de la Refondation.
Les raisons de ce refus ont été expliquées dans un courrier commun, signé par le Premier secrétaire, Olivier Faure, les présidents des Groupes socialistes au Sénat, Patrick Kanner et
à l’Assemblée, Boris Vallaud.
Le premier motif invoqué est le flou qui entoure cet objet politique non identifié. « Nous n’en connaissons à ce stade ni le périmètre (qui sont les invités et sur quels critères ?), ni l’objet, ni la méthode et encore moins le statut de ses éventuelles conclusions.
Vous affirmez changer de méthode et vouloir tenir compte de la situation nouvelle, issue des élections législatives. Mais dans le même temps vous adressez des signaux contradictoires. Vous avez renoué avec les décisions prises en Conseil de défense, les syndicats n’ont pas été consultés sur la nouvelle réforme de l’assurance chômage ou la monétisation des RTT et la session parlementaire de juillet n’a pas permis de constater de réelle ouverture ni de volonté de négocier avec la Gauche de l’Assemblée ou du Sénat », ont déploré les auteurs de ce courrier.
« Par ailleurs, le Conseil Économique Social et Environnemental, représentant les syndicats, le patronat et les associations, a toute la légitimité pour répondre à une partie des missions que vous assignez aujourd’hui au Conseil National de la Refondation.
Enfin, vous nous avez habitués aux mises en scènes de consultations, qu’il s’agisse des citoyens, pendant le Grand débat, ou de la convention citoyenne, des syndicats pendant la réforme avortée des retraites, des élus pendant la crise sanitaire.
Nous n’épiloguerons pas sur votre choix, avec les initiales CNR, de jouer de l’analogie avec le Conseil National de la Résistance. Mais si votre ambition est à ce niveau, si vous êtes prêt à renouer avec la conquête de nouveaux droits sociaux, nous répondrons présents. Dans l’hypothèse inverse, nous ne nous limiterons pas à une chaise vide, nous combattrons toutes les régressions ou avancées en trompe-l’œil, qui nous éloigneraient des “ jours heureux ” ont prevenu les co-signataires.
Nous sommes en revanche totalement ouverts à une conférence sociale et environnementale qui permettrait d’entamer une négociation sur les salaires et le partage de la valeur, tout en assumant la nécessaire transition écologique ».
Avant même la première réunion de ce Parlement factice, le président de la République indiquait que la démarche pourrait se conclure par un Référendum. Reprenant la balle au bond, Olivier Faure a immédiatement rappelé que les Socialistes en proposait justement un : pour que les Français puissent dire clairement s’ils veulent que les super-profits soient taxés pour contribuer à financer la transition énergétique.
Affaire à suivre...
Article publié dans le Cap Finistère n° 1404 du 16 septembre 2022
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