Repoussée à plusieurs reprises par la pandémie, l’entrée en vigueur du second volet de la réforme de l’assurance chômage a donc eu lieu ce vendredi 1er octobre. Celle-ci modifie considérablement les règles de calcul de l’allocation perçue par les demandeurs d’emploi et pénalisera fortement les « permittents » de l’emploi, qui alternent périodes d’activité
professionnelle et de chômage. Plus d’un million de demandeurs d’emploi auront une allocation chômage inférieure, jusqu’à 40%, voire plus, en cas d’activité réduite.
L’ensemble des organisations syndicales dénoncent ce nouveau mode de calcul et les seuls soutiens du gouvernement, sur ce sujet, se trouvent dans les rangs de la Droite.
« C’est une décision lourde de conséquences car elle va frapper les personnes les plus fragiles, dont la réinsertion sur le marché de l’emploi est précaire », a dénoncé le Parti Socialiste dans un communiqué. « Les études d’impact successives de l’Unedic sur les effets de cette réforme sont sans appel. Ce sont les travailleurs sans emploi les plus durement touchés par la crise – et notamment les jeunes – qui feront les frais de ce nouveau mode de calcul, qui vise à faire quelques économies sur le dos de ceux qui s’accrochent pour s’arrimer à l’emploi et ont besoin d’un filet de sécurité. »
Cette réforme est injuste et elle est dénoncée avec vigueur depuis plus de deux ans par les partis de Gauche et par l’ensemble des organisations syndicales. Elle l’est plus encore après la crise sanitaire que notre pays traverse depuis dix-huit mois. Même Madame Pénicaud, pourtant à l’origine de cette réforme, a reconnu, il y a quelques semaines, que celle-ci n’était plus appropriée.
Mais, même si le nouveau mode de calcul s’applique depuis le 1er octobre, la bataille pour son abrogation continue. D’autant que la méthode utilisée par le gouvernement accentue encore la défiance des organisations syndicales. En effet, le décret permettant l’application de cette réforme n’a été publié que la veille de son entrée en vigueur alors même que le Conseil d’État n’a pas encore statué sur le recours, déposé par les syndicats, en mai dernier.
Le gouvernement argue d’une meilleure situation économique et de l’emploi pour justifier une application dès le 1er octobre du nouveau calcul. « Or », dénonce notamment l’UNSA, « il y avait encore, en août 2021, plus de 350 000 demandeurs d’emploi supplémentaires par rapport à la situation d’avant-crise sanitaire ».
Pour le Parti Socialiste : « en maintenant ce projet, “ quoi qu’il en coûte”, le gouvernement cède à un aveuglement idéologique qui rend les demandeurs d’emploi seuls responsables de leur situation et les abandonne à la précarité ».
La mobilisation continue...
Article publié dans le Cap Finistère n°1369 du 8 octobre 2021
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