Un espoir s’est levé
Au lendemain du second tour des Municipales, le Parti Socialiste a tenu un Conseil national qui a donné l’occasion à Olivier Faure de préciser la ligne du PS pour les prochaines élections. « Pour la première fois depuis trois ans, toutes celles et ceux qui en avaient fini avec toute forme d’espérance, qui pensaient qu’on les avait condamnés à revivre éternellement le duel entre les libéraux et les fachos, se sont dits qu’il y avait quelque chose de possible. Il y a un autre chemin possible. Ce chemin, nous sommes en train de l’écrire », s’est félicité le Premier secrétaire. « Depuis dimanche soir, nous sommes le parti, avec d’autres, que l’on regarde comme le parti possible de l’alternance. Cela nous donne une responsabilité immense. Un espoir s’est levé mais un espoir c’est aussi fragile et peut être facilement déçu. Je n’oublie pas que cet espoir s’écrit dans un contexte où plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé. Justement, notre responsabilité c’est maintenant de nous tourner vers chacune et chacun d’eux, parce que la crise démocratique est d’abord une crise de l’espérance. » S’il y a une leçon à tirer des Municipales, c’est bien que le pôle social-écologique, uni, peut remporter les élections. C’est pour cela qu’Olivier Faure a plaidé, pour un candidat commun à l’élection présidentielle. « Je lis sous certaines plumes que j’aurais déjà accepté que ce candidat ne soit pas socialiste. Ce n’est évidemment pas ce que j’ai dit », a-t-il tenu à préciser. « Ce que j’ai dit, c’est que rien ne nous est dû. Rien n’est dû à personne. Ce que je sais aussi, c’est que la querelle des egos, cumulée avec la compétition entre partis, est l’assurance de lutter sur la dernière marche et de revivre 2017. Ce que je sais, c’est qu’une nouvelle absence de second tour pour la troisième fois en vingt ans, ce n’est plus un accident mais un risque d’effacement pour longtemps. Ce que je sais, c’est qu’aucun électeur de la gauche et écologiste ne pardonnera aux partis de n’avoir pas réussi à trouver le chemin de l’unité. Aucun homme ou femme de gauche ne nous pardonnera de l’avoir condamné à voter au second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ce que je sais, c’est qu’à l’inverse, si nous arrivons à mettre de côté nos rancœurs, à dépasser nos précédents antagonismes, à porter un projet commun, alors la victoire de dimanche en annoncera d’autres et plus vite que nous l’imaginions. Nous serons de retour pour changer et protéger la vie. Le défi est pour tout le monde. Je ne sais pas qui sera le candidat. J’espère qu’il sera issu de nos rangs. À nous de le prouver, de montrer que nous pouvons incarner ce renouveau social et écologique, que nous pouvons porter les valeurs de l’ensemble de ce camp politique. Je ne sais pas d’où il viendra, mais la seule chose que je voudrais nous dire à nous-mêmes et aux autres, c’est que l’essentiel est de savoir que nous irons ensemble. »
Article publié dans le Cap Finistère n°1319 du 10 juillet 2020