« Un maillon essentiel de la République. » Voilà comment le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, présente les Départements.
Et pourtant, il n’y a pas si longtemps, la Droite, avec Nicolas Sarkozy, voulait les supprimer, sous couvert d’allégement du « mille-feuille territorial ». Heureusement que ce funeste projet n’a pas été mené à son terme.
Surtout, après la crise sanitaire que nous traversons, où les Départements ont permis de répondre aux urgences. « Les Conseils départementaux de Gauche ont très rapidement répondu présents lors du premier confinement », ont rappelé Jean-Luc Gleyze, de la Gironde, président du groupe de Gauche à l’Association des Départements de France, Nathalie Sarrabezolles, pour le Finistère, Philippe Grosvalet, pour la Loire-Atlantique, et Olivier Faure, Premier secrétaire du PS. « Nous nous sommes mobilisés pour maintenir le service public, pour les distributions de masques, pour soutenir le monde associatif ou fournir des outils numériques aux collégiens. La proximité a été un atout indéniable et nous avons su apporter les réponses au plus près des attentes de nos concitoyens. »
La volonté de supprimer les Départements, de la part de la Droite, s’explique aussi par le fait que c’est bien dans les politiques départementales qu’éclate au grand jour le clivage Droite/ Gauche, a insisté Olivier Faure. Quelques exemples suffisent à s’en convaincre : « En 2015, mon département, la Seine-et-Marne, est passé de Gauche à Droite. Quelques temps après, des habitants de ma circonscription m’ont interpellé pour savoir pourquoi le transport scolaire, gratuit jusqu’alors,
était devenu payant. Tout simplement parce que l’équipe de Gauche avait fait le choix de la gratuité et que la nouvelle majorité avait décidé de faire payer les familles 350 euros par élève. »
Plus près de nous, dans les Côtes d’Armor, la majorité de Droite vient de lancer un appel à projet pour privatiser l’aide sociale à l’enfance. Dans un communiqué, le groupe socialiste a dénoncé cette initiative qui intervient quelques semaines seulement avant les élections. Mais surtout, il souligne que ce choix est idéologique. « Il s’agit pour la Droite de recourir au privé, même à coût plus élevé, pour pouvoir poursuivre sa réduction de la masse salariale du Département. » Dans les Côtes-d’Armor, un agent est chargé de suivre 30 mesures éducatives. En Ille-et-Vilaine 22 et dans le Finistère 20.
La crise a révélé et accentué des fractures profondes au sein de la société française. Les jeunes, en particulier, ont payé un lourd tribut. Dans leur projet, les Départements de Gauche réaffirment l’urgence d’une expérimentation du revenu de base qui soit automatique, accordé dès 18 ans, sans contrepartie et dégressif en fonction des revenus.
« Nous voyons bien qu’il faut faire confiance aux Départements et les laisser innover et expérimenter pour inventer, avec les habitants, les politiques sociales », a insisté Jean-Luc Gleyze.
Article publié dans le Cap Finistère n° 1358 du 11 juin 2021
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