Un mandat pour rien
« Avec l’annonce du référendum, le maire de Quimper nous indique qu’au bout de ses six ans de mandat, nous ne serons pas beaucoup plus avancés sur le sujet des Halles ». Dans un communiqué publié le 16 novembre, la section socialiste de Quimper a fait part de son amertume après l’annonce par Ludovic Jolivet de la tenue d’un référendum le 3 mars 2019. Il sera demandé aux Quimpérois de répondre à la question : « Approuvez-vous la construction de nouvelles Halles ? ».
« Et pourtant, combien d’études, de projets ont déjà été réalisés, donnant matière à la décision ? » soulignent les socialistes quimpérois.
« En vérité, le problème n’est pas les Halles, mais le manque de méthode du bureau municipal pour traiter les dossiers. Rappelons-nous, la concertation qui se fait après coup, sous la pression légitime des commerçants ; l’absence de réunion d’un groupe de pilotage du dossier ; l’absence d’information des conseillers municipaux. C’est le maire de Quimper qui s’est englué lui-même dans ce dossier. Et maintenant, il n’assume pas la responsabilité de ses choix dans un dossier très technique. Ainsi par une entourloupe, il se défausse sur les citoyens. »
Mais cette décision surprenante appelle plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. « Les électeurs auront-ils accès à ces études ? Pourront-ils auditionner les experts pour préciser les points litigieux ? En d’autres termes, auront-ils les moyens de faire le travail du maire et de ses équipes ? Et accessoirement, sur quel budget le coût d’organisation du référendum sera pris ? »
« Il y a une autre méthode pour décider : le consensus », estiment les socialistes de Quimper. « Cela ne signifie pas que tout le monde est d’accord, mais qu’après concertation, la décision prise apparaît raisonnable. Et dans cette situation, vous n’auriez pas eu peur d’en faire un sujet de crispation pour les Municipales ». En effet, dans une interview à Ouest-France, le maire de Quimper indique que les élections municipales de 2020 sont sa principale préoccupation : « Je ne veux pas que ce projet de rénovation des Halles Saint-François ne devienne l’enjeu des prochaines élections municipales. Ce ne sera pas le “ plan transports ” version Ludovic Jolivet. Je rappelle que ce plan transports a sans doute provoqué l’échec de la précédente municipalité. Pour éviter cela, il faut écouter et prendre en compte l’avis des gens ».
Reste encore au conseil municipal, qui doit se tenir au mois de décembre, de se prononcer sur ce référendum. Affaire à suivre…
Article publié dans le Cap Finistère n°1248 du 23 novembre 2018