« Quel dommage que le ministre de l’Éducation nationale ne s’inspire pas plus des expériences qui lui sont présentées lors de ses déplacements en région... », regrette Émilie Kuchel. « Il pourrait ainsi voir, grandeur nature, ce que peuvent donner des coopérations entre différents acteurs qui ne cherchent pas à imposer leur vision mais à permettre aux élèves de se former et d’apprendre », explique l’adjointe au maire de Brest en charge de l’Éducation.
Le projet de l’école du Forestou, à Brest, est à ce titre exemplaire : « C’est une école écoresponsable qui travaille sur la sauvegarde maritime », explique l’élue brestoise. « Un projet qui allie art science et citoyenneté. Depuis 2014, l’équipe enseignante se mobilise pour apporter un autre regard aux enfants, aidée par Océanopolis, la Carène et Passerelle.
L’école publique Forestou fait partie des huit écoles nationales pionnières sur ce sujet. » Car, en déplacement dans le Finistère, le 11 janvier, à Brest et Plougastel-Daoulas, Jean-Michel Blanquer a, une fois de plus, montré son vrai visage : celui d’un ministre autoritaire qui impose ses « réformes » sans concertation et refuse de discuter avec les organisations syndicales. « Un ministre loin des enseignants. » Cette visite est pourtant intervenue alors que les enseignants attendaient des réponses à des questions très claires et très précises qu’ils posent : quand et comment seront-ils vaccinés ? Qu’a prévu le ministère pour que les élèves puissent passer en toute sécurité les épreuves du Bac ? Quand et comment va-t-il s’attaquer à la précarité des personnels de l’Éducation nationale en lançant un plan de titularisation ?
Quand va-t-il revaloriser l’ensemble des salaires ? Quand va-t-il créer un corps d’enseignants pour accompagner les élèves en situation de handicap ? Pas un conseiller du ministre ou un parlementaire de la majorité, pourtant nombreux à suivre ce déplacement ministériel, n’a pris le temps d’engager la discussion avec les représentants syndicaux.
Les collectivités locales aussi doivent s’adapter avec des consignes données souvent tardivement. « Une fois les protocoles annoncés, c’est à nous de trouver les moyens, humains et financiers, de les appliquer » rappelle Emilie Kuchel qui cite, notamment les désinfections des locaux ou l’obligation de maintenir les cours de natation, mais l’interdiction d’utiliser les transports en commun. Ce déplacement ministériel était à l’image de la manière dont Jean-Michel Blanquer gère l’Éducation nationale depuis quatre ans : loin des enseignants qui doivent en permanence s’adapter aux ordres, souvent contradictoires, venus de la rue de Grenelles, comme à la veille des vacances de Noël, où le ministre expliquait qu’il n’y avait aucun risque de contracter la Covid à l’école mais qui donnait la possibilité aux élèves de ne pas venir en cours.
Ce n’est sûrement pas ainsi que le ministère de l’Éducation nationale retrouvera la confiance des enseignants.
Article publié dans le Cap Finistère n°1339 du 22 janvier 2021
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