La chambre d’agriculture de Bretagne a présenté son plan stratégique.
Le président du Conseil régional, Loïg Chesnais-Girard, a tenu à commenter cette annonce.
« L’agriculture bretonne a entamé, depuis quinze ans, une transition progressive vers l’agroécologie avec le soutien constant de la Région Bretagne. En déclarant ce lundi 30 novembre que l’agriculture bretonne allait devoir “ produire moins ” mais mieux, en retrouvant notamment
“ le lien au sol ”, le président de la Chambre d’agriculture, André Sergent, a franchi une étape symbolique majeure. Je salue le travail de la Chambre d’agriculture et la lucidité de ses dirigeants. La voie qu’ils proposent est aussi la mienne. Comme le dit le président Sergent “ on est à un tournant ”. Le modèle breton, aujourd’hui, n’est plus le modèle productiviste du XXe siècle. C’est celui de l’agroécologie,
de la polyculture-élevage, de la diversité des productions et des fermes à taille humaine. Un modèle singulier en Europe, à l’avant-garde de l’agriculture du XXIe siècle qui nourrira nos petits-enfants. Je veux dire aux agriculteurs bretons que la Bretagne continuera d’être à leur côté pour les accompagner dans cette transition qui va se poursuivre et s’amplifier. »
Cette annonce constitue un événement dans le Landerneau agricole breton. Il s’agit
d’un changement de discours, « salutaire et nécessaire », estime Rémi Mer, spécialiste de la question et auteur de Dans la tête d’un jeune agriculteur. « Favoriser la valeur aux volumes, préférer l’installation à l’agrandissement des structures, encourager une forme de diversification... L’agriculture bretonne a les atouts en main pour réussir cette transition, également attendue par les Bretons. »
« On constate déjà une baisse des volumes, au moins pour les porcs et la volaille », rappelle-t-il. La course en avant vers toujours plus de production est de toutes façons intenable compte tenu du contexte, et notamment de la nouvelle Politique Agricole Commune. La traduction de cette inflexion ne sera pas la même pour toutes les productions. La recherche de valeurs constitue une stratégie gagnante pour l’agriculture bretonne. Pour les filières lait, volailles et surtout légumes, il existe de vraies marges de progression. Pour le porc, les marges sont un peu plus réduites,
Un nouveau modèle breton mais elles existent néanmoins.
Article publié dans le Cap Finistère n° 1335 du 11 décembre 2020
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